« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

jeudi 18 novembre 2021

P comme Paiements

   - Objets et possessions de mes ancêtres à travers les archives notariées -

 

Parfois une somme est allouée par un tiers membre de la famille.

  

© numista.com

 

-          "jean ladrech vigneron dudit conques oncle maternel de ladite future espouse lequel agreant le present mariage de son bon gred luy a donné en faveur d’icelluy la somme de cinq livres en recompense de ses bons et agreables services quil a receus de sadite niece

-          la somme de trante livres [donnée] par maitre françois avalon pretre et marie avalon ses oncles et tantes

-          le reverend messire dunoyer chanoine de la collegiale de nostre dame de Samoyen oncle de laditte nachon lequel […] luy a baillé et constitué […] la somme de six cents florins monaye de Savoye"

 

Ou par une personne dont les liens ne sont pas clairement définis :

-          "acceptant comme de plus la somme de soixante six livres treize sols quattre deniers a elle [la fiancée] donnés par reverend messire pierre dusaugey vivant doyen de samoën"

 

Plus rarement trouvé, la pension militaire :

-          "la pension militaire du défunt, montant à quarante quatre francs cinquante centimes"

 

Source : Contrat de mariage Bonnefous Pierre, 1688 (Conques, Aveyron), Contrat de mariage de Raouls Geraud, 1721 (Conques, Aveyron), Contrat de mariage Jay Claude, 1709 (Samoëns, Haute-Savoie), Contrat de mariage Moccand Jean Michel, 1719 (Samoëns, Haute-Savoie), Inventaire Gros Jean Antoine, 1848 (Martignat, Ain)

 

 

mercredi 17 novembre 2021

O comme Orge, paille et avoine

  - Objets et possessions de mes ancêtres à travers les archives notariées -

 

Dans les inventaires, au fond des granges, se trouvent les réserves de grains et quelques fruits et légumes.

 

© wikipedia.org

 

-          environ six voitures de foin et autant d’orge non battu

-          deux voiture d’avoine et environ une voiture de lentilles

-          sest trouvé sur les solliers* de la grange de laditte maison tous le foin et paille necessaire pour lentetien et nourriture du susdit bestal pendant le reste de lhyver,

-          quatre sacqs propres d’avoir le bled et farine asses bons et environ trente livres chanvre peigné,

-          trois vingt et douze mesure de bleds tant orge, avoine que legume,

-          une bourgne [= sorte de nasse] en laquelle il y a environ trois boisseaux de bran [= partie grossiere du son] ou son, [et] un autre bourgne en lequelle il y a du mil

-          deux charges et un boisseau de bled et seigle mesure de mortaigne,

-          douze boisseaux de baillarge [= orge de printemps]

-          un panier et quelques poires mellée, treize sols

-          un panier de pommes

-          une chartée et demie de foin avec une chartée de paille aussy

 

Sources : Inventaire Buffard Jean, 1707 (Ardon, Ain), Testament Assumel Lurdin Claude, 1777 (Lalleyriat, Ain), Testament Janin Aimé, 1710 (Lalleyriat, Ain), Vente Caillaud Pierre, 1759 (La Verrie, Vendée)

 

 * Un mot de vocabulaire vous paraît obscur ? Rendez-vous sur la page lexique de ce blog !

 

 

mardi 16 novembre 2021

N comme Négatifs

  - Objets et possessions de mes ancêtres à travers les archives notariées -

 

Petite entorse au dépouillement des documents notariaux : nous allons parler aujourd’hui des négatifs. Ceux des photographies.

 

© kinefot.com


Je n’en ai pas en ma possession, mais j’ai une assez belle collection de clichés familiaux (originaux ou reproductions), dont les plus anciens remontent aux années 1870. On peut y distinguer plusieurs types :

-          les portraits, souvent réalisés en studio (pour apprendre à en reconnaître les caractéristiques, voir l’article consacré à ce sujet Toile peinte et balustrade)

-          les boutiques : boucherie, mercerie…

-          les noces

-          la vie quotidienne

-          les militaires

-          etc…

 

Et si on est joueur on peut, sur ces photos, distinguer en creux (en « négatif » donc) quelques informations :

-          "Bon sang ! ce que ces frères se ressemblent !"

-          "Tiens, on porte encore la coiffe traditionnelle à telle époque… mais plus sur le cliché suivant."

-          "A tel mariage les parents du marié ne sont pas à ses côtés : est-ce parce qu’ils habitent très loin ?" En effet un consentement parental rédigé devant notaire, trouvé dans les archives, est venu confirmer cette hypothèse. Et du même coup résoudre une impasse d’état civil : mais où donc sont décédés les parents ?

 

Finalement, même lorsque l’on s’éloigne des archives notariales, on y revient toujours… Comme quoi, ce n’est pas si négatif de s’en éloigner un peu en fin de compte.