Elles furent établies à Conques vers 1733 pour enseigner (« dire la leçon ») aux jeunes filles. Pour cela, elles ne percevaient pas d’honoraires (contrairement au maître d’école, pour les garçons, qui percevait 150 livres). Au milieu du XVIIIème siècle elles étaient 8.
Ce sont elles qui ont donné le terrain où s’est établi l’hospice. Deux d’entre elles étaient au bureau dudit hospice.
Ces sœurs s’apparentent aux communautés de « pieuses filles » fondées à partir du XVIIème siècle, intermédiaires entre les tiers ordres (association de fidèles s'inspirant, le plus souvent, de la règle d'un ordre religieux) et les congrégations religieuses. Elles se distinguent des nonnes qui prononcent des vœux, apportent une dot à leur communauté, que l’on trouve davantage en ville.
Elles étaient dites parfois « sœurs agrégées » ou « associées ». Le succès vient de la polyvalence des sœurs, ce qui correspond aux besoins des communes rurales des régions pauvres : elles soignent les malades et les orphelins, assistent les mourants, font la toilette du mort, entretiennent le linge d’église, catéchisent les enfants, les initient au moins à la lecture comme aux travaux d’aiguille. Elles s’adressent en particulier aux jeunes filles des milieux pauvres. Simplicité, pauvreté et amour du travail les caractérisent. Elles sont souvent d’origine modeste. Ces communautés peuvent être très petites, comptant moins d’une dizaine de sœurs.
Les Sœurs de l’Union Chrétienne s’inscrivent dans ce courant. C’est une congrégation fondée en Rouergue au XVIIème siècle. Les sœurs se présentent à l’origine non comme des religieuses, mais comme des « veuves ou des filles unies dans une maison pour l’éducation et l’instruction des jeunes filles ». Devant leur succès, l’évêque de Rodez les reconnaît officiellement et leur accordent un règlement en 1682. En 1700 ces religieuses enseignantes obtiennent les lettres patentes du roi qui leur assure une reconnaissance officielle. Présentes dans les villes, dès les années 1680, elles ont, par la suite, essaimé dans tout le Rouergue en assurant une instruction sommaire aux jeunes filles.
Plusieurs Sœurs de l’Union apparaissent dans les registres paroissiaux.
Sépulture Françoise Issanjou/Issanchou, 1783 © AD12
"Françoise Issanchou sœur des Filles de l’Union âgée d'environ soixante et dix ans, mourut audit couvent le 22 janvier 1783 et fut enterrée le lendemain par nous curé soussigné, en présence de Me Jean Pierre Aymé vicaire, d'Arnaud Costes qui n’a su signer de ce requis"
Elle était probablement la fille de mes sosas 1118 et 1119.
Sépulture Jeanne Astorg © AD12
"…a été
inhumée Jeanne Astorg agrégée aux Filles de l'Union de cette ville décédée de
la veille âgée d’environ 75 ans…"
Sépulture Catherine Cabroulie, 1790 © AD12
"L’an 1790 et le 6ème octobre a été inhumée Catherine Cabroulie fille agrégée aux Sœurs de l'Union de cette ville, restante à l'hôpital, décédée de la veille âgée d’environ 28 ans…"