Mais aujourd'hui, avec la dispersion géographique des membres du foyer, les maisons de famille se raréfient. De ce fait, dans nos époques modernes, on n’hérite pas toujours des biens matériels de ceux qui nous ont précédé comme autrefois. Dans ce cas, nos ancêtres nous transmettent-ils autre chose ?
L'exploration des archives nous permet de connaître la vie de nos aïeux, alors que le patrimoine de nos ascendants - et leur souvenir même, bien souvent - s'est perdu dans les fils du temps. Contrats de mariage, inventaires après décès et autres documents nous font entrevoir leur existence : la maison, la ferme, les meubles, les terres (si on a de la chance).
Mais si la curiosité nous fait fouiller sans vergogne dans l'intimité de nos ancêtres lointains, c'est n'est pas aussi aisé lorsque l'on a connu les personnes.
En effet, les générations proches (parents, grands-parents) nous ont parfois transmis des objets ou des papiers de famille : bijoux, médailles, photos, lettres, journaux intimes. Mais alors, lire la correspondance privée de ses grands-parents c'est autre chose que déchiffrer un acte notarié ! Je me souviens de lettres qui nous étaient revenues après le décès de ma grand-mère (parce qu'elles nous concernaient) : lors de leur lecture, je me suis presque sentie "de trop". Soudain, on ressent un sentiment d'intrusion dans la vie privée, l'impression bizarre d'écouter aux portes.
Alors que c'est finalement le sens de toutes nos recherches généalogiques : en savoir le plus possible sur ceux qui nous ont précédés. Est-ce la différence entre l'Histoire et l'histoire (la grande et la petite) ? L'héritage peut alors se révéler pesant. Sans compter qu'on ne sait jamais sur quoi on peut tomber : révéler des secrets de famille de gens que l'on connaît est toujours délicat...
Merci pour cet article est très intéressant !
RépondreSupprimerJe me suis un peu intéressée à la psychogénéalogie (par curiosité), et il est vrai que la limite entre ce qui peut être transmis ou non d'une génération à l'autre est difficile à cerner, et c'est parfois discutable.
Toutefois, je pense qu'il est indéniable qu'une partie de l'éducation que nous donnent nos parents vient de ce qu'ils ont reçu de leurs propres parents, d'où une transmission à travers les générations.
Encore merci pour cet article qui soulève de nombreuses questions très intéressantes.
Elise
J'éprouve la même retenue face aux lettres que ma grand-mère écrivait à mon père ou à celles qu'ont échangé mes parents. Comme un sentiment que "cela ne me regarde pas"...
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