« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

mercredi 20 novembre 2019

#ChallengeAZ : Q comme quinze ans ou plus

Jean Avalon est riche. Mais il n’a pas forcément de monnaies sonnantes et trébuchantes : il s’agit plutôt de monnaie virtuelle (voir l’article d’hier, ce que j’ai appelé la « fortune de papier ») ! Rassurez-vous pas de carte bleue visa master gold, et encore moins de bitcoins, mais des actes notariés : dots, promesses d’achats, obligations, transports, testaments, etc…* C’est sans doute ce qui explique que Jean ait gardé précieusement tous ces documents : c’était sa fortune.

Par exemple, en août 1689, un contrat d’accord portant une dette en faveur dudit Avalon précise que Jean souhaite retirer 60 livres sur les 150 que lui doit Guillaume Puech : celui-ci s’engage à les lui payer sous trois ans.

Mais avoir une créance et se la faire payer, ce n’est pas la même chose. Les débiteurs ne font pas forcément les bons payeurs. Afin de recouvrer ce qu’on lui doit, il existe plusieurs options pour Jean : il peut intenter des procès. J’en compte un certain nombre parmi les liasses de documents inventoriés.

La dette peut être « transportée » sur une autre personne : X doit 40 livres à Jean ; X fait un transport sur Y (qui lui devait lui-même 40 livres à X) et c’est maintenant Y qui doit les 40 livres à Jean ; X est libéré de sa dette. Vous me direz, Jean n’a toujours pas reçu ses 40 livres, mais peut-être que Y sera meilleur payeur que X. C’est pourquoi, parmi les 400 actes recensés, certains ne concernent pas directement Jean, mais X et Y et leur accord d’origine. J’ai recherché ces documents de « deuxième (voir de troisième) main » afin d’en savoir plus sur la nature de l’arrangement originel, en particulier dans le cas de lacunes des fonds notariés.

Pour reprendre l’exemple précédent l’histoire commence en 1685 quand le sieur Vidal de la Coste fait un contrat de cession à Guillaume Puech pour une valeur de 60 livres. En parallèle, toujours en 1685, ledit sieur s’engage à payer à Jean Avalon la même somme. Deux ans plus tard la dette a « glissée » : elle est passée directement de Guillaume Puech à Jean Avalon. Et, visiblement, elle n’est pas encore payée en 1689 puisque Jean la réclame dans ledit contrat d’accord.

Enfin il y a la famille. Quand on ne peut payer soi-même, on fait appel à l’argent de la famille. Ainsi en 1693 Pierre Dangles doit 120 livres à Jean Avalon : il fait une « cession » devant notaire où il transporte les 120 livre sur la dot offerte par Marguerite Campredon, veuve de Jean Louis Lavaur, à Françoise Lavaur sa fille et épouse dudit Dangles. Vous avez suivi ? En fait Pierre se sert de la dot promise par ses beaux-parents pour payer Jean.

Parfois la situation se complique car l’un des débiteurs est décédé. Par exemple en 1694 Jean Belloc transporte les 80 livres qu’il devait à Jean Avalon à prendre sur Louise Franque (sa belle-sœur) veuve de Jean Bosc puisque ledit feu Bosc devait la même somme à Antoinette Franque son épouse. Oui, je sais, moi aussi ça m’a fait un peu mal à la tête quand j’ai épluché tous ces documents et que j’ai dû reconstituer le fil des filiations.

Parfois il faut du temps pour recouvrer sa dette : quinze ans ou plus… Ainsi Antoine Vialade, qui devait 340 livres à Jacques Pervenquieres en 1671, finit par les devoir à Jean Avalon… en 1691 ! L’histoire ne dit pas quand la dette fut enfin réglée.

Longtemps, longtemps... © pixabay

Par ailleurs, quand on hérite de ses parents, on ne reçoit pas (toujours) que des meubles : on peut aussi hériter des dettes. Nombreux sont les documents qui précisent que la somme est due par les héritiers du créancier originel.

Comme on l’a vu hier, la dette est un des fondements des relations sociales et on sait que tout sera fait pour quelle soit payée (les dettes irrécupérables restent finalement assez marginales). Bref, tout vient à point à qui sait attendre…


* Le sens d’un mot vous échappe ? Rendez-vous sur la page Lexique de généalogie (>lien) de ce blog pour le découvrir !


mardi 19 novembre 2019

#ChallengeAZ : P comme pauvreté

L’inventaire après décès de Jean Avalon révèle un intérieur bien triste : il y a assez peu de meubles, la plupart des pièces (mobilier, linge ou vaisselle) inventoriées sont dites vieilles, usées ou « méchantes ». Il n’y a pas de superflu, pas d’objet de décoration (tableaux…), de bijoux… Le lit remplis de plumes et la vaisselle d’étain sont le seul luxe qu’on s’est offert. Autant dire pas grand-chose.

Pauvreté ? © pxhere.com

On ne peut pas dire pour autant que Jean était pauvre, c'est-à-dire qu’il n’avait pas de quoi subvenir aux besoins de sa famille, mener une vie décente. Sans parler de pauvreté chronique, d’une véritable indigence qui mène à la famine et à la mendicité, peut-on parler pauvreté temporaire ? Même si la grande majorité de l’argent détenue par Jean se trouve sous forme d’obligations ou de dettes à recouvrer, son cas n’est tout de même pas comparable à un laboureur dépendant de la qualité et de l’abondance d’une récolte, des liens de servitude vis-à-vis de son propriétaire, bref de ceux qui ne possèdent rien et son t à la merci du moindre « accident de la vie » comme on dit aujourd’hui.

A aucun moment de sa vie Jean en semble être dans une situation de faiblesse, de dépendance, d'humiliation, caractérisée par la privation des moyens, pas plus que de puissance et de considération sociale : argent, relations, influence, pouvoir, qualification technique, honorabilité de la naissance, capacité intellectuelle, liberté et dignité personnelles. Il ne vit pas au jour le jour, n'ayant aucune chance de se relever sans l'aide d'autrui. Cette situation de pauvreté s’applique aux frustrés, aux laissés-pour-compte, aux asociaux, aux marginaux. [1] Or, par les liens qu’il entretient, le statut des personnes avec qui il traite ses affaires, on voit bien que Jean n’appartient pas à cette catégorie de personne, même de façon temporaire.

De plus, même si la moitié de la fortune de Jean ne semble être que de papier, c’est aussi une protection, comme une assurance face aux incertitudes de l’avenir. En effet si la dette peut jouer contre le débiteur (lorsqu’elle ne peut pas être honorée), l’éthique qui entoure ces relations en fait aussi une assurance : même si on met longtemps à payer sa dette (on peut attendre jusqu’au décès de la personne et, s’il le faut, la transférer sur ses héritiers), on a en général l’assurance qu’elle sera bien honorée.

Du coup, ces relations de crédit et de dette sont au fondement de la cohésion sociale. Parce que la dette traverse les générations, parce que la dette n'est assignée sur aucune terre précise, elle est la meilleure assurance contre les crises économiques. Dans cette société d’Ancien Régime la dette est « naturelle » : en ville, commerce alimentaire et loyer sont les sources majeures de crédit (on se rappelle que Jean est boucher et qu’il a lui-même fait crédit de viande). Les historiens estiment que plus de la majorité des hommes et des femmes ne vit qu'en empruntant et en signant des reconnaissances de dettes. [2] Donc, « la fortune de papier » est bel et bien une fortune réelle.

Ce qui nous ramène à l’intérieur bien modeste de Jean Avalon et qui peut surprendre chez un homme qui a possédé plusieurs maisons, boutiques, granges – et même un « domaine » complet – et qui a brassé une certaine masse d’argent. On trouve là une autre contradiction, qui vient s’ajouter à celle de l’instruction (Lettre I) ou des vêtements (Lettre J).


[1] Source : M. Mollat : Les pauvres au Moyen-Age, Hachette, 1978
[2] Source : L. Fontaine : Pauvreté, dette et dépendance  dans l’Europe moderne, Les Cahiers du Centre de Recherches Historiques, 2007


lundi 18 novembre 2019

#ChallengeAZ : O comme ordre

L’inventaire après décès (64 pages) et le partage des biens (29 pages) de Jean Avalon sont les premiers documents où j’ai trouvé recensés des actes notariés. L’inventaire en compte 263, dûment cotés ; le partage 32 de plus (189 sont cités dans les deux documents). Soit 313 actes dans les placards de Jean.

Ordre ou désordre ? © istockphoto.com

Mais si Jean Avalon gardait soigneusement tous les actes le concernant de près ou de loin, on ne peut pas dire que le classement soit sa priorité. En effet il n’y a pas de tri par date, par notaire ou par type de document : tout est mélangé. Ils sont fourrés dans « larmoire haut du susdit garderobe du coste droit », avec « deux vieille napes de table ». Notons au passage qu’il a fallu plusieurs jours pour inventorier tous ces documents.

Je me demande souvent comment faisait Jean : avait-il un ordre "personnel" dans tous ces documents apparemment en vrac ? Et lorsqu'il avait besoin d'un acte précis, savait-il où le chercher ? Ou était-il obligé d'écumer pile après pile pour trouver son aiguille dans la botte de foin ?

Pour ma part, afin de pouvoir traiter cette masse d’information, j’ai essayé de les mettre dans l’ordre : j’ai fait des tableaux et effectué plusieurs types de tris à partir de ceux-ci : par dates, par notaires, etc… C’est ainsi que je me suis aperçue que certains actes se succèdent deux jours de suite (voire même deux par jour parfois) : vous souvenez-vous du calendrier des actes de la lettre F comme fréquence ?

Au fur été à mesure de l’avancée du dépouillement, les tableaux évoluaient : 263 références au début, puis les 313 de la première salve (voir la lettre L), puis 400. Des couleurs pour ceux qui ont été trouvé, dépouillés, pas en ligne… Puis vint le moment où je cherchai une information précise : mais dans quel tableau était-elle déjà ? De quelle couleur ? J'avoue, parfois je me suis laissée déborder, même avec tout l’ordre possible !


samedi 16 novembre 2019

#Challenge AZ : N comme notaires

Jean Avalon n’est pas spécialement fidèle à un seul notaire. En effet, au travers des 400 actes le concernant, on recense six notaires principaux, 64 actes dont le notaire n’est pas cité et une catégorie « divers », c'est-à-dire des notaires qui ne reviennent pas assez souvent pour les prendre en compte dans une catégorie propre (chacun ayant rédigé de 1 à 7  actes seulement) : ces 13 notaires « divers » totalisent 32 actes. 

Synthèses des notaires

Néanmoins, Me Albespy (prénom inconnu) est sans conteste le notaire qui revient le plus souvent, avec près d’un quart des actes à son actif. Il intervient non seulement comme notaire mais aussi comme greffier dans 6 appointements de condamnation et/ou sentences (à moins que ce soit un homonyme : ces actes n’ont pas été trouvés). Cependant cela ne signifie pas que j’ai mis la main sur tous ses actes. En effet, sur le site des archives départementales en ligne, il y a ses minutes de 1676 à 1697, mais avec des lacunes pour les années 1683/1685, 1689 et 1693.Par ailleurs, pour les années présentes, il m’est souvent arrivé de ne pas trouver l’acte recherché.

Me Jean Jacques Salvetat, avec 65 actes, est le notaire que j’ai le plus lu. En effet, il est le rédacteur - entre autres - du testament (3 pages), de l’inventaire après décès (64 pages) et du partage des biens (29 pages) de Jean Avalon. Actif de 1691 à 1718, il couvre les dernières années de la vie de Jean Avalon (décédé pour mémoire en janvier 1701).

Me Laurens (prénom inconnu) est concerné par 55 actes. Malheureusement, je ne l’ai pas trouvé parmi les fonds mis en ligne. Trois Laurens apparaissent : deux à Requista et le dernier à Millau (soit à une centaine de kilomètres de la ville d’Entraygues où réside Jean). Mais il semble bien qu’aucun de ces trois Laurens ne soit celui que je recherche.

Même chose pour Me Miquel dont un est établi à Balsac, un à Lanhac et le dernier à Rodez. Le « mien » serait un Jean, établi à Entraygues et dit décédé lors du mariage de sa fille en 1673.

Me Antoine Soulié (concerné pour 45 actes), actif de 1689 à 1693, est sans doute l’un de mes ancêtres, oncle par alliance de Jean Avalon (il compte plusieurs homonymes, mais les autres sont plutôt dans le commerce).

Enfin, Me Pradel, le dernier des « notaires prolixes », n’apparaît pas du tout parmi les fonds mis en ligne, même si on le trouve régulièrement comme témoin sur différents actes.

On notera au passage que certains notaires sont organisés en études puisque, bien que regroupés sous un même nom, l’écriture peut changer radicalement d’un acte à l’autre, preuve d’une deuxième (ou plus) paire de mains.


vendredi 15 novembre 2019

#ChallengeAZ : M comme mobilier et immobilier

En plus des outils (voir lettre H) l’inventaire après décès de Jean Avalon mentionne le mobilier et l’immobilier qu'il possédait.

Les meubles sont composés de :
- plusieurs « dressoirs à deux armoires », une « garderobe à 3 ou 4 armoire dont une vide », une garderobe fermée à clé et un vieux dressoir ;
- des tables, dont une dite vieille, une longue et une petite table à deux battants (j’ignore la forme qu’avait ce meuble : les deux battants désignent-ils des portes ? ou des plateaux/rallonges ?) ;
- pour s’assoir trois bancs dont un usé, trois tabourets, une vieille chaise, une « chaise à tenir  le sel » qui n’est pas vraiment une assise mais plutôt un coffre où l’on mettait le sel sur lequel on pouvait s’assoir (généralement ce meuble était situé au plus près de la cheminée pour tenir le sel au sec), une vieille « escabete » (escabelle ?) ;
- plusieurs maie à pain et des « madies »*
- dans la cheminée une grande plaque de fer attachée au foyer et une paire de landiers*.
- la literie est composée de « deux lits garnis », un lit rempli de plumes, deux paires de rideaux de lit couleur de musc, une vieille courtepointe verte, deux coussins de plumes, un vieux matelas de laine, plusieurs paires de draps généralement usées ou vieux, « vingt linceuls toille de pays partie demy uzes », un bois de lit sans fond, un vieux tour de lit, un rideau de lit gris, un « mechant carrau [=coussin carré] de plume » ; dans la chambre de madame : une courtepointe rouge, un vieux matelas de laine, deux vieilles couvertes blanches, un coussin de plume, deux bois de lit, un rideau de lit gris, ; au galetas : un méchant bois de lit sans couchette. Cela fait beaucoup de lits, mêmes s’ils sont usés ;

Enfin, le notaire a signalé la présence d’une caisse fermant à clé vide et une autre pleine (essentiellement de draps usés).

En ce qui concerne l’immobilier Jean Avalon possédait une maison, située rue Droite, la petite boucherie dans la même rue (sans doute située au rez-de-chaussée du bâtiment abritant la maison), un « chay » rue Esquerre - aujourd’hui rue du Collège - (un divisé en trois lors du partage, ou trois dans la même rue, ce n’est pas précisé), la « maison Fougalle » située entre la porte supérieure et la rue Esquerre, un cazal*, une grange et une étable rue Del Pourtanel. Estimation de leurs valeurs : 1 321 livres (soit un peu moins de 24 000 euros).

Entraygues, rue Droite © mascoo.com

Pour ce qui des terres, elles sont réparties dans plusieurs paroisses à Entraygues et aux alentours. On y trouve des champs, prés, vignes, nogarettes, chastaignals, une chenevière, des bois, un jardin, un tronçon de couderc, un domaine complet situé dans une paroisse voisine. Estimation des terres : 4 707 livres (soit un peu plus de 85 000 euros).


 Synthèse de l'immobilier divisé en quatre lots, selon le partage des biens de Jean Avalon


* Le sens d’un mot vous échappe ? Rendez-vous sur la page Lexique de généalogie de ce blog pour le découvrir !


jeudi 14 novembre 2019

#ChallengeAZ : L comme liasses

Si on considère les 400 actes notariés concernant Jean Avalon cela doit représenter quelques liasses d’archives. Et encore : je ne les ai pas tous trouvés, loin de là. Souvent je le regrette, parfois j’en suis heureuse parce que les chercher puis les transcrire n’a pas été une mince affaire et si j’avais trouvé les 400 j’y serai peut-être encore…

En bref, sont cités :
- 263 actes mentionnés dans l’inventaire (dont 189 le sont aussi dans le partage),
- 32 de plus cités uniquement dans le partage,

- par ailleurs, j’en ai trouvé 18 de plus, au hasard des dépouillements des registres (parce que oui, en plus de tout cela je me suis aussi amusée à feuilleter les minutes notariales !),
Soit 313 actes (première salve).

Sur ces 313 actes j’en ai véritablement déniché 53. Ces 53 actes m’ont cités 87 actes supplémentaires (deuxième salve) :
- 82 actes de « seconde main » - actes cités dans les 53 actes dépouillés – dont 4 seulement ont pu être trouvés et transcrits.
- 5 actes « troisième main » - cités dans les actes de seconde main-
Total : 400 actes cités. 57 trouvés et dépouillés.

Origine des actes

Ainsi sur les 400 actes cités, seuls 57 ont été réellement trouvés ; ce qui me laisse de la marge…

Synthèse des 400 actes

Jean avait une copie de la plupart de ces actes : j’aurais aimé savoir comment elles se présentaient, physiquement parlant je veux dire. Étaient-ce des papiers volants entassés en vrac ? Jean avait-il un système de classement (en tout cas l’inventaire après décès les présente sans ordre apparent : ni par date ni par notaire, ni par type, ni par somme) ? Les avait fait-il relier ? Étaient-ils en caisses, en « dossiers » ? Et la question essentielle : pourquoi a-t-il gardé toutes ces liasses d’archives (ou inversement pourquoi les autres ancêtres ne les ont-ils pas conservées eux aussi) ?


mercredi 13 novembre 2019

#ChallengeAZ : K comme kesaquo

Déchiffrer et transcrire 400 actes est un défi en soi. Il faut s’habituer à l’écriture d’un notaire (puis celle d’un autre et encore un autre…), les tournures de phrase, le vocabulaire « technique » propre aux actes notariés et enfin le parler local… de 1700. Tout cela fait beaucoup et si pour certains documents on peut se contenter d’en saisir l’idée, lorsqu’on transcrit un inventaire il est difficile de tricher.

C’est pourquoi je me retrouve avec un certain nombre de mot dont je ne comprends pas le sens. Alors ami(e) occitaniste (option rouergat appréciée), ou très intelligent(e), ou simplement habile de tes doigts pour trouver sur ton clavier magique des définitions cachées dans le grand internet, je fais appel à toi pour m’aider à deviner le sens obscur des mots suivants :

Mise à jour : grâce à vous quelques mots ont trouvé leur définition. J'en ai fait la mise à jour sur la page de mon lexique et ci-dessous en couleur.

- des panques d’étain
- une petite palastraque > serrure ? (à confirmer)
- une bourguignotte > OK !
- une balafre ou balafe
- une ruse ou rux de barrique > OK !
- une ruse sans bugadou > à affiner (voir les commentaires)
- une petasse de drap > OK !
- des conques de cuivre > OK !
- osque
- bouly
- greche
- poliace
- des poupils pour les tonneaux
- fouheyre
- baysset
- nogarette > OK !
- noguié > OK !
- deux petites vicquer
- bicque (et non il ne s’agit pas de chèvre… enfin, je ne crois pas) > Pièce de bois sur laquelle on pose une bûche pour la scier; aussi appelé chèvre (à confirmer).
- une espec


Bulles de questions © freepik.com

Merci de garder à l’esprit que j’ai pu me tromper dans la lecture de ces mots ou que le(s) notaire(s) a/ont une façon bien à lui/eux de les écrire (l’orthographe étant ce qu’elle était en 1700).

Toute aide sera la bienvenue.


mardi 12 novembre 2019

#ChallengeAZ : J comme justaucorps et chemisette

Un autre mystère concernant Jean Avalon (voir l’article d’hier déjà) : ses vêtements

Son inventaire après décès recense :
- un chapeau,
- des gamaches grises (guêtre ou jambières en étoffe ou en cuir qui enveloppait le pied et la jambe jusqu’au genou),
- dix chemises,
- deux caleçons de toile,
- deux paires de hauts de chausse dont une de couleur,
- deux manteaux,
- un justaucorps,
- une paire de bas blancs
- deux chemisettes blanches.

On remarque des vêtements correspondant à une classe de gens plutôt aisés, notamment le justaucorps et les bas blancs. Mais hormis les chemises qui se trouvent en quantité, Jean n'avait qu'un ou eux exemplaires de chaque : était-ce juste le "costume du dimanche" ?

Il nous manque par ailleurs les chaussures : Jean n'allait sûrement pieds nus, mais que portait-il : chaussures de cuir ? Bottillons ? Bottes ?... Sabots ?

Outre le fait que les armoires ne sont pas très garnies en linge pour un homme aisé qui est à la fin de sa vie, c’est l’état des vêtements qui surprend. En effet la plupart sont dit, au mieux, usés, au pire « vieux ».


Linge © Pixabay

Et madame ? Décédée seulement quelques mois plus tôt (en janvier 1700), on ne trouve cependant pas de linge de femme dans l'inventaire : robe, cotillon, coiffe n'apparaissent pas. Les a-t-on déjà donnés ? Aux filles du couple ? Aux pauvres ? Mystère.

Quand au linge de maison, il comprend une vieille nappe de table et du linge de literie (détaillé avec les lits dans la lettre M). Sans trop dévoiler de secret, on peux déjà dire que ce linge est généralement dit usé ou vieux.

Donc cet homme qui a plusieurs maisons et entrepôts, terres et domaines, argent qui dort (chez ses créanciers), va vêtu comme un pauvre hère et dort dans du vieux linge. Est-ce qu’il était pingre ? Était-ce une nécessité (c'est-à-dire n’avait-il véritablement pas d’argent pour s’acheter des vêtements malgré toutes ses possessions) ? Ou bien est qu’il se fichait bien de sa mise ?

Là encore, difficile de répondre à cette énigme.


lundi 11 novembre 2019

#ChallengeAZ : I comme instruction paradoxale

On peut sans conteste classer Jean Avalon parmi les notables de sa ville : il est marchand boucher, parfois élu consul de sa communauté, et brasse une certaine fortune comme le montre ses 400 actes notariés.

On peut facilement supposer qu’il a donc de l’instruction. D’ailleurs, dans son inventaire après décès on trouve :
- « vingt petits livres partie en latin et partie en françois»
- « trois écritoires [et un] cornet de poudre » (la poudre était appliquée pour absorber le surplus d’encre afin d’éviter les bavures malencontreuses).
En tant que marchand il sait compter (et les actes notariés prouvent qu’il tenait bien ses comptes, notamment quand il fallait recouvrer une créance impayée). Les livres nous laissent supposer qu’il sait lire non seulement le français mais aussi le latin. Enfin les écritoires indiqueraient qu’il sait aussi écrire.

Or Jean Avalon ne signe aucun des actes qu’il passe car, lorsqu’on vient son tour, il déclare « ne sachant [le faire] de ce requis ». Voici donc un joli paradoxe d’un homme qui a tout l’air d’être instruit mais ne sait pas signer.


Plume et papier © pixabay

Peut-on savoir écrire et ne pas savoir signer ? Cela m’étonne car une fois que l’on connaît ses lettres, on peut mettre son nom au bas d’un document, même si la signature est malhabile et sans ruche ou autre fioriture.

Autrefois on pouvait très bien être marchand sans savoir lire : compter suffisait. Beaucoup savaient établir des prix « de gros » en multipliant des prix unitaires. Ces marchands, gros ou menus, devaient tenir des livres de comptes car la plupart des achats ne se réglait pas comptant mais, au mieux, à la fin de l'année ou quand le compte du client s'allongeait par trop [1]. Est-ce le cas pour Jean ?

Mais alors que font les livres et les écritoires dans ses possessions ? Est-ce juste pour la galerie ? Est-ce que ce sont des cadeaux (on sait qu’il fait souvent affaire avec la comtesse), dont il n’a pas (ne peut pas) avoir l’usage ?

Son épouse ne sait pas signer non plus : ce n’est donc sans doute pas elle qui passe ses soirées au coin du feu à tourner délicatement les pages d’un des petits livres.

Cette histoire d’instruction reste donc un mystère.


[1] Source : Alain Derville, L'alphabétisation du peuple à la fin du Moyen Age 


samedi 9 novembre 2019

#ChallengeAZ : H comme houe et valise

Si la plupart des documents notariés de Jean Avalon concerne des terres, deux documents principaux nous renseignent sur les possessions de mon ancêtre : ce sont l’inventaire après décès et le partage de ses biens entre ses héritiers.

On y trouve les objets en rapport avec son métier de boucher, qui sont essentiellement composés de poids à peser de différentes tailles (dont certains en étain), des balances « romane », des « ais » (planche de bois servant d’établi ou forte table pour couper des dépecer la viande) et un quart à mesurer. La boucherie contenait aussi « une ache à tuer les bœufs et vaches, un petit couteau pour la boucherie, trois autres méchants couteaux, 13 crochets à pendre la chair ». Sept chaudrons, de différentes tailles, sont comptés : sans doute servaient-ils aux préparations du boucher.

Tranchoir © dytic.over-blog.com

On trouve aussi divers outils qui nous renseignent sur sa vie quotidienne : une houe, des petites bêches de fer, des faux pour couper les buissons, une petite trémie (grand entonnoir destiné à recevoir et trier divers matériaux, comme le grain) et trois crible à cribler le blé (instrument percé d'un grand nombre de trous qui sert à trier, ici en l’occurrence du blé) ; outils servant au travail de la terre.

Sont recensés ensuite :
-  des charretées de bois (dont des merrains et des douelles) et un coin à fendre le bois : le bois était-il destiné à la vente ou à son utilisation personnelle (notamment la fabrication de tonneaux à vin) ?
- un peigne pour peigner le chanvre.
- des fossoirs de fer (houe généralement utilisées pour le labour de la vigne), une comporte (cuve de bois servant au transport des raisins), plusieurs paniers de vendange, et des récipients pour contenir le vin : une pipe, des grands tonneaux, trois barils, des barriques (vides ou remplies de vin).

Bien que boucher, il possédait en effet plusieurs parcelles de vignes. Visiblement il avait aussi des terres en culture, dont peut-être une chenevière, à moins qu’il achetait le chanvre déjà coupé car son inventaire fait mention de « trois balots de chanvre ».

L’un des paniers de vendange était rempli de « mechante laine » : de deux choses l’une ou on filait et tissait chez les Avalon ou on stockait dans l’intention de les revendre le produit de ses terres et les laines des moutons abattus pour la boucherie. Ou les deux.

Le recensement de ses possessions fait aussi mention d’un pistolet de ceinture et d’un fusil. Si la possession d’armes n’est pas très courante, elle n’est pas extraordinaire non plus. Cependant un doute subsiste quant au fusil : est une arme ou… la simple tige d’acier sur laquelle on aiguise les couteaux (de boucher) ?

Notre homme possédait aussi une valise, un sac et un petit sac : faisait-il de nombreux déplacements ? Il avait d’ailleurs une bride avec sa têtière, ainsi qu’un « estrier » (une paire d’étriers ?) et des « esperons », ce qui sous-entend cheval ; mais l’animal était-il destiné à se déplacer ou… à être débité, vendu et mangé ? De même les cordes étaient-elles destinées à mener le bétail acheté dans les fermes jusqu’au lieu d’abattage ou à tout autre emploi ?

Enfin, il y avait aussi des réserves : on a parlé du bois, du chanvre, de la laine, mais ont été dénombrés également des peaux de moutons, du foin, des chaumes, une caisse contenant des légumineuses (pois, fèves, vesces), des châtaigne séchées, de l’huile de noix et un quartier de lard.

Ces inventaires recensent aussi du mobilier, de la vaisselle, du linge, etc… que nous verrons aux lettres J, M et W.


vendredi 8 novembre 2019

#ChallengeAZ : G comme générations de généalogies


Évidemment, avec 400 actes, on retrouve un certain nombre de protagonistes tournant autour de Jean Avalon : débiteurs, créditeurs, vendeurs, acheteurs, etc… mais aussi témoins. On compte en général un ou deux protagonistes (en plus de mon ancêtre Jean Avalon), et deux ou trois témoins par documents. Ce qui fait théoriquement entre 1 200 et 2 000 personnes. Heureusement beaucoup apparaissent plusieurs fois, ce qui réduit ce nombre… à plusieurs centaines quand même !

Ils sont originaires d’Entraygues, comme Jean Avalon, ou des paroisses voisines : Banhars, Golinhac, Bez Notre Dame, etc…

Parmi eux je peux retrouver des fratries entières, comme par exemple les Lavaur :
- Jean Lavaur et son épouse Françoise Payron
- Jeanne Lavaur et son époux Geraud Delbes
- Françoise Lavaur et son époux Pierre Dangles

Et parfois ce sont de véritables généalogies sur plusieurs générations que l’on peut reconstituer car certains actes se transmettent de pères/mères en fils/filles (les obligations notamment) et donc les membres de la famille sont cités précisément, sans oublier les liens qui les relient (du gâteau pur beurre pour le/la généalogiste).

Il reste de temps en temps quelques « trous », comme pour les Rayrolles/Boissière où sont cités un homme (Burguière) et son épouse (Boissière) et le « parastre » de cette dernière (Rayrolles) : cependant il manque le prénom du père de ladite Boissière et l’identité de sa femme, visiblement remariée avec ledit Rayrolles.

Parmi ces protagonistes je distingue plusieurs de mes ancêtres (les liens de famille ne sont pas cités, mais on peut les supposer, notamment grâce à leurs métiers ou à leurs lieux de résidence) :
- Antoine Soulié l’aîné : il apparaît comme témoin signataire, mais aussi plusieurs fois en tant que protagoniste principal de l’acte, notamment une fois agissant comme consul de la ville d’Entraygues. Il est l’oncle maternel de Bonne Noël épouse Avalon.
- Guillaume Soulié (témoin), son cousin.
- Durand Soulié (cité lors d’un transport d’obligation), probablement feu le grand-père de Bonne Noël.
- Antoine Soulie le Jeune (témoin), probablement son cousin.
- Durand Soulie (témoin) probablement son cousin.

Parfois les liens sont complexes, comme Geraud Turlan qui apparaît dans un texte de 1689 : il mon ancêtre à la XIème génération, le cousin par alliance de Bonne Noël, l’épouse de Jean, et dont le fils Joseph Turlan épousera la petite-fille de Jean Avalon une vingtaine d’années après le décès du boucher !

Simon Mommaton et Antoine Soulié l’aîné  sont mes deux ancêtres qui reviennent le plus souvent dans les documents de Jean, en tant que témoins en particulier. Ce n’est guère étonnant car le premier est le gendre de Jean, le second l’oncle de son épouse.

Mais en partant à la recherche de tous les protagonistes, je me suis aperçue que ceux qui habitaient à Entraygues entretenaient presque tous des liens de famille, plus ou moins lointains. Par exemple le consul Brunet, avec qui Jean Avalon a eu maille à partir en 1679 (voir l’article A vendre ! sur ce blog), est en fait de sa famille (par alliance) : il est le fils de l’époux de la sœur de l’épouse de l’oncle de sa femme très exactement !

Arbre Avalon-Brunet

Et ainsi de sœur en frère, de mariage en en mariage, de cousin en cousine j’ai reconstitué un arbre de plus de trois cents individus où la plupart des protagonistes et/ou témoins des actes de Jean Avalon se retrouvent à un moment donné.


jeudi 7 novembre 2019

#ChallengeAZ : F comme fréquence

Donc j’ai retrouvé 400 actes concernant Jean Avalon. Je vous épargnerai le résumé de chacun d’entre eux, mais je dois avouer que leur présentation m’a donné du fil à retordre.

Finalement une infographie m’a semblé le moins barbant pour digérer tout cela : alors la voici !




On remarque que Jean n’hésite pas à passer des actes le dimanche (de même que le jour des rameaux ou de l’Assomption). Naïvement je croyais que c’était « relâche » ces jours-là, mais visiblement non. Je ne sais pas si le notaire prenait un supplément « jour chômé » ou pas !

Pour les plus curieux, voici son agenda des années 1679/1700 :



Si vous avez eu le courage de feuilleter cet agenda, vous avez sans doute constaté comme moi que certaines années ont la rougeole tellement il y a d’actes passés ! C’est (visuellement) très impressionnant je trouve. Bon, de toute façon 400 actes pour un seul homme c’est déjà impressionnant !

mercredi 6 novembre 2019

#ChallengeAZ : E comme Entraygues

Entraygues, en Rouergue, est la ville où a vécu mon ancêtre boucher Jean Avalon (aujourd’hui nommée Entraygues sur Truyère, au Nord du département de l’Aveyron). 

La ville est située sur un point de confluence, entre le Lot et la Truyère. C’est de là que lui vient son nom : Entraygues (prononcer "entraillgua", Entraigas en occitan rouergat) signifie entre deux eaux.


Vue aérienne d'Entraygues © chateau-entraygues.fr

La présence d’une cité gauloise puis gallo-romaine a été attestée par des fouilles. Mais c’est à partir du Xème siècle que la ville se développe véritablement avec la fondation d’un castrum* et d’une église par la puissante famille d’Entraygues. Cette place forte a la forme d’un triangle entouré par les deux rivières et dominé par trois sommets.

Jusqu’au XIIème elle connaît une première phase de prospérité. Cette phase d’expansion est quelque peu freinée par les guerres liées à la croisade des Albigeois, la région étant touchée par plusieurs vagues de conflits.

Les comtes de Rodez acquièrent le comté dans la seconde moitié du XIIIème siècle. Ceux-ci dotent alors la ville de tous les équipements « modernes » (pour l’époque) : un château, des murailles avec créneaux, tours de défense et porte d’entrée à pont-levis, le tout entouré d’un fossé ; et dans la ville un hospice et un marché couvert. Ils tentent de freiner l’emprise de la communauté des habitants, mais sans succès : le consulat* garde son influence et défend les droits individuels contre le pouvoir féodal classique que veulent imposer les comtes de Rodez.

La ville connaît une nouvelle phase de prospérité grâce notamment à la viticulture, la navigation sur le Lot et le commerce des coustoubis (maraîchers), du fromage, du bois et du seigle.

Au XVème siècle c’est la famille d’Armagnac qui possède Entraygues, grâce à un mariage avec une fille héritière du comté de Rodez. Mais suite au conflit qui l’oppose au roi, ce dernier lui reprend toutes les places du comté : Rodez, Séverac le Château et Entraygues, notamment. Cette dernière est alors confiée à la famille de Balzac.

Pendant les guerres de religions, la ville souffre à nouveau des conflits nationaux : la ville est prise par ruse par les protestants en 1558. Le château est pillé et gravement endommagé en 1587.

Au début du XVIIème siècle, c’est la famille de Montvallat qui règne sur Entraygues (voir la lettre C). Dans les années 1650 Henri Ier de Montvallat reconstruit le château, visible encore aujourd’hui. Si les remparts ont quasiment disparus (il ne reste que quelques pans de mur), on peut encore admirer les deux ponts du XIIIème siècle : le pont gothique sur la Truyère (dont les deux tours de péage à chaque extrémité ont aujourd’hui disparu) et le pont Notre-Dame sur le Lot. Le comte d’Armagnac le fit couper afin d’empêcher le passage des « routiers » (c'est-à-dire les pilleurs, pas les camionneurs !) ; il fut plusieurs fois réparé, notamment à cause des inondations fréquentes de la rivière.

Le bourg a conservé des rues et ganelles (ruelles) à caractère médiéval, des maisons des XV et XVIIème siècles, dont certaines à pans à bois et encorbellement. Ainsi la rue Droite (où Jean Avalon avait maison et boucherie) rejoignait en droite ligne (enfin presque) la place Majeure au Sud de la ville et le portail Nord : c’était la principale rue commerçante de la cité. La rue Esquerre (aujourd’hui rue du Collège) était celle où demeurait la bourgeoisie de la cité : Jean y acheta une maison en 1669.

L’église Saint Georges date du XIXème siècle. Elle est simple et dépouillée.

La chapelle Notre-Dame du Pontet (= petit pont) est située à l'entrée Sud Est d'Entraygues. Elle date primitivement de 1097. Un petit bâtiment est d'abord construit, servant de recluserie ou d’ermitage, dédié plus tard à Notre Dame. Agrandie en 1679, la chapelle devient un couvent d’Ursulines. Peu de temps après, la confrérie des Pénitents noirs de la Croix les remplace jusqu'au début du XXème siècle.

Au XIXème siècle la navigation sur le Lot cesse de façon importante à partir de 1835 à cause de l’ensablement de la rivière et de la concurrence du chemin de fer. La viticulture connaît une grave crise suite à plusieurs maladies de la vigne, entraînant une nouvelle phase de déclin de la ville.

Aujourd’hui Entraygues compte un peu plus de 1 000 habitants.


* Le sens d’un mot vous échappe ? Rendez-vous sur la page Lexique de généalogie de ce blog pour le découvrir !