Jean Avalon fait partie de la bourgeoisie d’Entraygues, est parfois élu consul de sa ville, traite ses affaires avec d’autres bourgeois, voire même la comtesse comme on l’a vu dans les lettres précédentes. Bref, il brasse de l’argent. Mais combien ?
Outre le fait qu’il est difficile de le savoir, il faut choisir un instant T : évidemment sa fortune n’est pas la même au début et à la fin de sa vie.
Si on choisi la fin de sa vie, on voit que dans son testament il lègue à ses enfants la somme de 4 000 livres chacun. A son aînée déjà mariée, il avait donné par contrat de mariage 1 000 livres, des meubles et du linge (dont la valeur n’est pas quantifiée). Ce qui fait au plus bas (sans le mobilier) 10 000 livres pour les dots.
On sait que deux de ses trois enfants nés du premier lit deux sont morts en bas âge. La troisième reste incertaine à cause de lacunes des registres, mais comme elle n’apparaît pas dans son testament on peut supposer qu’elle est décédée avant 1700 ; a-t-elle eu le temps de se marier (et d’être dotée) ? Nous l’ignorons.
Lors du partage de ses biens après décès, quatre lots sont faits (trois pour ses enfants et un pour son gendre), soit un total de 14 295 livres (partie en mobilier/immobilier et partie en obligations).
Ce qui nous fait, avec les dots, 27 295 livres (à minima), soit environ 495 162 euros actuels, légués à ses enfants. N'oublions pas que nous sommes en 1700. Même s'il est difficile d'apprécier le niveau de vie (qui change selon les régions), on peut noter que le salaire d'un ouvrier ou paysan est à cette époque de 100 à 300 livres par an, le revenu bourgeois se situant entre 5 000 et 20 000 livres par an. Une famille de quatre personnes, pour assurer sa simple subsistance, dépensera environ 90 livres. [1] Évidemment les chiffres cités plus haut rendent compte une situation financière à un instant T, pas d'un revenu annuel, que je n'ai aucun moyen de connaître, mais cela nous donne quand même une petite idée du rang que pouvais tenir Jean Avalon.
Par ailleurs, dans les 312 actes notariés dont le montant est connu, Jean Avalon a brassé 24 499 livres. Somme à laquelle on pourrait rajouter les règlements en nature (bois, blé, récoltes, etc…) mais dont la valeur n’est pas forcément convertie en monnaie et reste donc inconnue. Parfois c’est de l’argent dépensé (lorsqu’il achète une maison par exemple), souvent c’est de l’argent qui vient rembourser une créance !
C’est donc l'équivalent de 444 439 euros qui sont entrés ou sortis de sa poche au cours de sa vie, via les actes notariés. A minima encore une fois.
Si on extrapole (en prenant la moyenne des actes dont le montant est connu, multipliée par 400), ce montant pourrait grimper jusqu’à 31 408 livres, soit 569 776 euros. Mais j’ai peut-être l’imagination un peu fertile…
Bref, si dans l’état actuel de mes recherches il m’est impossible de définir véritablement le montant exact de son « compte bancaire », je crois tout de même pouvoir dire que Jean Avalon était riche.
[1] Source : Jean Sgard : L'échelle des revenus, éd. Garnier frères, 1982
Ca me paraît est une conclusion assez solide en effet ! 😉
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