« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

lundi 14 novembre 2022

L comme LE PIOUFLE

- Laissons faire le hasard -

 

  • Nom/sosa/génération

Aujourd’hui sur les 151 patronymes de ma généalogie commençant par L, le hasard a désigné les LE PIOUFLE, et parmi eux Jeanne Thérèse LE PIOUFLE, sosa n°436, IXème génération.


  • Etat civil

Elle est née en 1762 à Loudéac (22). A l’âge de 26 ans elle épouse Marc François CADOUX, dont elle a 7 enfants. Elle décède en 1839 à l’âge de 77 ans.

 

  •  Environnement familial

Elle est la deuxième enfant d’une fratrie de 10. Seuls elle et son frère Maury ont atteint l’âge adulte. Ses parents, Louis LE PIOUFLE et Elisabeth AUTIN, sont tisserands. Son mari, ses fils, son gendre le sont aussi. Tout comme sa mère et sa bru, elle est qualifiée de ménagère. Ce terme désigne celle qui tient le ménage. En gros l’épouse, la « mère au foyer ».

Jeanne Thérèse perd sa première fille âgée de 5 ans "après 15 jours de maladie". Elle perd deux autres de ses enfants. Elle marie trois de ses enfants et connait 15 de ses petits-enfants.

Elle n’a pas connu ses grands-parents, tous décédés avant sa naissance.

 

  • Sources généalogiques complémentaires

Mes ancêtres tisserands ou tailleurs d’habits de Loudéac travaillaient la « toile de Bretagne »

Du XVI au XVIIIème siècle, la culture du lin et du chanvre, la fabrication des toiles et leur exportation vers l’Angleterre, l’Espagne et ses colonies d’Amérique ont occupé une main-d’œuvre considérable et ont fait la richesse de toute la Bretagne.

Cette activité toilière a eu des conséquences importantes sur le plan économique (prospérité), démographique (augmentation de la population) et artistique (maisons de marchands, enclos paroissiaux, etc.).
Elle a placé la Bretagne au cœur d'un vaste système d'échange planétaire. Les graines de lin étaient importées de Lituanie, via la Baltique et les Flandres, par le port de Roscoff ; les toiles étaient exportées vers l'Angleterre et l'Espagne par les ports de Saint-Malo, Morlaix, Landerneau… De l'Espagne, où étaient implantés des marchands français, les toiles de lin et de chanvre gagnaient les colonies d'Amérique.

La production des toiles de Bretagne a constitué une activité massive pendant tout l'ancien Régime et encore au début du XIXème siècle. Elle prenait la forme particulière d'une "manufacture dispersée" faisant appel à une main d'œuvre rurale travaillant à domicile à partir de matériaux cultivés dans les jardins.
Dans le pays de Loudéac le lin tissé prenait le nom de « Bretagnes légitimes ». Longtemps les ateliers sont demeurés traditionnels. Ils se composaient de métiers à tisser, installés dans la maison près d'une source de lumière, de bobineuses ou de mécanismes à préparer les canettes.
Le travail du lin commence à la mi-juillet par l’arrachage des plants par la racine. Le lin est ensuite mis à rouire au ruisseau ou dans des cuves maçonnées. On fait tremper les plants une dizaine de jours afin que l’eau dissolve la gomme et agglutine les fibres. Ensuite on égrène le lin à l’aide d’un peigne en acier puis les tiges sont liées en bottes. L’égrenage se pratiquait parfois avant le rouissage. Les graines servent à la semence suivante ou à la fabrication d’huile. Puis on procède à l’écouchage, qui consiste à gratter les fibres avec un morceau tranchant de verre ou de fer pour en éliminer les impuretés. Les fibres courtes servent d’étoupe pour le calfatage des bateaux ou, mélangées à de l’huile, au bouchage des bouteilles de vin (à une époque où le bouchon de liège n’existe pas encore). Les filassiers vont ensuite, de ferme en ferme, mettre en place les filasses sur des cadres de bois. Les femmes filent au fuseau dans un champ ou près d’un de la cheminée et parfois au rouet à main ou à pédale. Les bobines sont alors mises bout à bout et posées sur un dévidoire qui permet de confectionner des écheveaux. Ces derniers sont acheminés chez le teilleur qui confectionne la toile.

A Loudéac, l’industrie du lin et le commerce qui y était lié connurent leur apogée au XVIIIème siècle puis déclinèrent pour disparaître à la veille de la guerre 1914/1918.

 

Jeanne Thérèse LE PIOUFLE apparaît dans les listes de recensement de Loudéac en 1836. Elle habite avec son époux. Elle est nommée Le Piouf Jeanne.

Elle apparaît dans les tables de succession de Loudéac. Son héritier est Marc Cadoux à Loudéac (son fils). Il n'y a pas de détail sur la succession (les registres correspondant ne sont pas numérisés), néanmoins la mention "indigente" a été portée dans la case Observation. Ce certificat dispense de tout droit de succession.

LE PIOUFLE : Le nom est porté en Bretagne (56, 22). Variantes : Le Piouf, Le Piouff, Le Piouffe, Le Pioufle. Sens obscur. Le seul mot breton qui pourrait à la limite correspondre est le verbe "poufal" (= souffler, crâner). Le dictionnaire de M.T. Morlet envisage pour sa part une racine onomatopéique "piuff", équivalent de notre "plouf" (bruit d'un objet tombant à l'eau)."

Née sous le règne de Louis XV, elle connaît ensuite tous les troubles de la Révolution. Elle meurt sous la Monarchie de Juillet.

 

  • A chercher

 Sa trace dans les archives notariales (pas encore en ligne).



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