« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

lundi 29 novembre 2021

Y comme Yoyoter

    - Objets et possessions de mes ancêtres à travers les archives notariées -

 

Yoyoter, pour ceux qui ne serait pas familier de ce verbe, c’est divaguer, raconter n’importe quoi.


© arcadefever.fr


Bien souvent, en tentant de déchiffrer les actes notariaux je me suis dit que mes ancêtres yoyotaient. En fait - il faut bien l’avouer - c’était simplement moi qui n’arrivais pas à lire l’écriture du notaire ! Mais quand même, de temps en temps, j’ai été bien surprise en lisant certains actes.

 

Ainsi lorsque je déchiffrais au milieu d’une liste (à but fiscal, donc tout à fait sérieuse) recensant les différents membres d’une famille de mes ancêtres la mention « sale un cochon », j’ai été quelque peu déstabilisée. « Mais ils yoyotent ! ». J’ai relu plusieurs fois, mais c’était bien ça. Et oui, dans les archives on peut apprendre, avec surprise, que nos ancêtres salaient des cochons.

On remarquera au passage que jamais, au grand jamais, les cochons n’étaient recensés dans les documents notariés que je possédais jusque là !

Il m’a fallu un certain temps pour faire le lien entre la liste et le cochon : en effet j’étais en train de transcrire une liste dressée en vue du paiement de la gabelle, un impôt perçu sur le sel. Donc, celui qui sale un cochon (ou plusieurs) payait davantage que ceux qui n’en salait pas.

 

Finalement, ils ne yoyotaient pas tant que ça (bien sûr !).

 

 

Source : gabelle du sel pour Vulliez Louise Françoise, de 1779 à 1787 (Samoëns, Haute-Savoie)

 

1 commentaire:

  1. La saloir, vaisseau de bois,ou pot de terre,dans lequel on conserve la viande .
    Ce qui me rappelle la légende de St Nicolas,sauveur des trois petits enfants "mis au saloir comme pourceaux"...

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