« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

samedi 20 novembre 2021

R comme Ruines

   - Objets et possessions de mes ancêtres à travers les archives notariées -

 

Outre les objets bien souvent « uzés », c’est parfois de véritables ruines, des bâtiments en ruines,  que possédaient ou héritaient nos ancêtres.


© immobilier.mitula.fr


-          "ladite marie raouls future epouse sa sœur stipulante et acceptante et ce pour et moienant la somme de deux cents livres a ce convenu apres prealable appretiation faitte par prudhommes cognoisseurs testal de la maison de lheredite de ladite feue valette leur commune mere qui menace de ruines imminentes requerant de reparations ugeantes, de meme que les planches en entier, le payement de laquelle somme sera fait audit raouls apres avoir atint lage de maiorite"

 

Les immeubles nécessitent de temps en temps l’intervention d’experts, pour faire un diagnostic avant d’éventuel travaux : c’est l’acte d’état.

-          "le vieux bâtiments des Follys est evalluée à la somme de huitante livres et celui des Pellys a celle de dix livres ayant été ecrasé par la neige et ne pouvant servir que pour le feu […] la nouvelle batisse desdits Follits est evalluée à la somme de sept cent soixante quatorze livres et cinq sols monoye de savoye tout compris tant en muraille, taille, serpente [= charpente en savoyard], fournitures, couvert, four, pressoir et ecurie et autres fournitures

-          [les experts ont] deüement visité en premier un espued de grange [= portion de grange] situé audit lieu de montbenet […], lequel espued de grange se trouve fors caduque faute d’avoir eté maintenu couvert, pour la reparation duquel il convient en premier de refaire à neuf la cheminée, et le contre cœur pour quel effect il faut trois douzaines d’aix [= ais*], refaire aussy à neuf l’aire à battre le bled et y appliquer une douzaine de platteaux, [suit le détail des matériaux à utiliser pour les travaux] le tout ce que dessus estimé par les susdits prudhommes à la somme de nonante six florins monnoye de savoye [la seconde visite est du même acabit]"

 

Source : Contrat de mariage Banide Antoine, 1744 (Conques, Aveyron), Acte d’état Derolland Christophe, 1776 (Morillon Haute-Savoie), Déclaration Moccand Jean, 1716 (Samoëns, Haute-Savoie)

 

 * Un mot de vocabulaire vous paraît obscur ? Rendez-vous sur la page lexique de ce blog !

 

 

 

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