« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

lundi 15 novembre 2021

M comme Monnaies et étrennes

  - Objets et possessions de mes ancêtres à travers les archives notariées -

 

Les dots contiennent bien souvent de l’argent. La plupart du temps, ces sommes sont payables à échéance (à la fête de Saint Michel, aux fêtes de Pâques) tous les ans jusqu’à épuisement complet de la somme due. En général ces sommes ne sont pas sujettes à intérêt, ce qui est alors précisé.

 

© anouveausurlaroute.fr

 

-          "la somme de trois cent livres

-          la somme de quatre cent livres scavoir du chef [= des droits] dudit Tairral père celle de cent livres et du chef de sa mere cent ecus

-          payables tous ce dessus scavoir soixante livres et susdites estrennes le jour de la consommation dudit mariage des futurs maries et le surplus a dix livres par an jusqua lentier effectif payement de la susdite somme de 120 livres sans  aucun interet"

 

Ici la future épouse est orpheline : elle constitue sa dot elle-même, avec l’héritage laissé tant par son père que celui de sa mère.

-          "ladite Marguerite Paul future epouse se constitue et constitue en dot la somme de cinq cents livres pour droits legitimaires* paternels et maternels"

 

Parfois, la future mariée a, par son labeur passé, économisé une petite somme : elle vient grossir la cagnotte de la dot.

-          "vingt deux livres qui luy sont deus par claude poncet de ce lieu son maistre en reste de ses gages

-          la future sest constituee la somme de vingt livres quelle adit avoir devers soy en gage par son industrie ou au service des maistres quelle a promis dapporter et delivrera a sondit futur espoux le jour de la consommation dudit mariage,

-          ladite Issanjou future espouze sest constituee la somme de cent trante livres quelle a gaigne […] par son industrie

-          ladite Bousquet future epouze du consentement de sesdits père et mere se constitue la somme de cinquante livres par elle gagner au service des maistres de laquelle somme luy a été due celle de vingt livres par M. Vaissiere chirurgien de la vinzelle"

 

Plus rarement, le donateur prévoie de laisser un revenu régulier à sa veuve qui lui survit :

-          "donne et legue a la noble jeanne etienne marin sa bien aimé epouse son revenus des moulins de la tour"

 

 

Sources : Contrat de mariage Amagat Jean, 1701 (Conques, Aveyron), Contrat de mariage Astié Antoine, 1769 (Conques, Aveyron), Contrat de mariage Astié Jean, 1694 (Conques, Aveyron), Contrat de mariage Monet Pierre, 1715 (Martignat, Ain), Contrat de mariage Milhaud François, 1706 (Campouriez, Aveyron), Contrat de mariage Raouls Geraud, 1721 (Conques, Aveyron), Contrat de mariage Rols Joseph, 1732 (Conques, Averon), Testament Bel François, 1773 (Taninges, Haute-Savoie)


 * Un mot de vocabulaire vous paraît obscur ? Rendez-vous sur la page lexique de ce blog !

 

 

1 commentaire:

  1. Lorsqu'une jeune mariée apporte l'argent qu'elle a économisé, c'est particulièrement émouvant, surtout si la somme est modeste. Le mari pourra en disposer, alors qu'il n'apporte rien de son côté que sa force de travail.

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