« Un soir, sur un chemin familier qui m’est cher, en mettant mes pas dans les pas de ceux qui m’ont précédé sur cette terre, j’ai senti frissonner l’arbre du silence. […] Il n’y avait plus de vent, rien ne bougeait, tout était apaisé, et pourtant j’ai entendu comme un murmure. J’ai eu l’impression - la conviction ? - qu’il provenait de l’arbre dont nous sommes issus : celui de nos familles, dont les branches sont innombrables et dont les feuilles frissonnent au plus profond de nous. Autant de feuilles, autant de voix vers lesquelles il faut se pencher pour bien les entendre, leur accorder l’attention nécessaire à la perception d’un silence qui, en réalité, n’en est pas un et ne demande qu’à être écouté. Je sais aujourd’hui que ce murmure a le pouvoir de donner un sens à notre existence, de prolonger la vie de ceux auxquels nous devons la nôtre, car ils nous habitent intimement. »

- Christian Signol, Ils rêvaient des dimanches

mercredi 30 novembre 2022

Z comme ZELIA

  - Laissons faire le hasard -

 

  • Nom/sosa/génération

Je ne compte aucun patronyme commençant par Z, je me suis donc rabattue sur les prénoms. Donc, aujourd’hui sur les 2 prénoms de ma généalogie commençant par Z, le hasard a désigné Zélia Marie Antoinette BERROD, sosa n°21, Vème génération.


  • Etat civil

Marie Antoinette Zélia (oui, j’ai un peu triché : Zélia n’est que son 3ème prénom, mais dans plusieurs documents elle a Zélia comme unique prénom, ce qui laisse à penser que c'était son prénom d'usage) est née en 1844 à Montanges (Ain). A 22 ans elle épouse François ASSUMEL LURDIN. Ensemble ils s'installent au Poizat où ils ont 5 enfants. D'abord cultivateur,s ils sont ensuite meuniers (enfin lui l'est officiellement, elle sans doute officieusement). Elle enterre son mari en 1897. Elle lui survit 26 ans et meurt au Poizat à 79 ans.

 

  • Environnement familial

Son père, Jean François BERROD, s’est marié en premières noces avec Jeanne Antoinette Garda, dont il a eu une fille. Mais la mère est décédée moins d’un mois après la naissance du bébé. Celui-ci n’a vécu que 5 ans. 5 mois après le décès de sa première épouse, Jean François se remarie avec Rose BEROUD, de qui il aura 4 enfants. Zélia est la n°2. Son frère aîné s’appelait Ildefonce François Marie. Il meurt en juin 1846 (à 5 ans). En septembre 1846 les parents donnent naissance à un autre fils prénommé… Ildefonce François Marie !

Je perds la trace du deuxième Ildefonce (j’adore ce prénom !) et de sa jeune sœur Marie Alphoncine née en 1849.

Jean François était instituteur primaire. En 1857 un conflit l’oppose avec la municipalité de Montanges (670 habitants) où il est en poste. On lui reproche notamment son vieil âge (53 ans) et préconise de le muter à Mérignat, plus petite commune (290 habitants) ; ce qui se fera finalement, d’un commun accord. Il meurt l’année suivante.

Zélia a perdu son père alors qu’elle avait 13 ans. Je perds la trace de sa mère pendant un temps, faute de liste de recensement. Lorsque sa fille se marie, elle demeure à Mornay. Finalement elle décède en 1884 au Poizat (peut-être chez Zélia et son mari : c’est lui qui déclare son décès).

Ses deux grands-mères sont décédées avant sa naissance mais elle a connu ses deux grands-pères ; notamment son grand-père maternel décédé à l’âge vénérable de 91 ans.

Zélia a emprunté ses autres prénoms, Marie Antoinette, à sa tante et à la fille de celle-ci née un an avant elle. Ladite tante tenait, avec son mari, l’auberge de Montanges. Ses autres oncles et tantes se sont éparpillés dans les communes avoisinantes.

Zélia a perdu un fils au service militaire (décédé à l’hôpital des suites d’une tuberculose pulmonaire). Elle a vu ses 4 autres enfants se marier (dont Jules Joseph Eugène* trois fois et Joseph Eugène deux fois) et a connu ses 14 petits-enfants.

 

  • Sources généalogiques complémentaires

Zélia apparaît sur les répertoires des formalités hypothécaires de Nantua. Elle est dite femme de François ASSUMEL LOURDIN. Il y est mentionné une acquisition, 2 ventes et une donation (?), datées de 1871 à 1909, pour une valeur totale de 3 900 francs. Son mari est concerné par 18 transactions. Comme le dit le site des archives départementales de l’Ain, « La Conservation des hypothèques est un service fiscal chargé de la publicité foncière qui encaisse les taxes et droits à percevoir lors d'une transaction immobilière. La Conservation prend alors une copie intégrale des actes notariés relatif à toutes mutations immobilières (ventes, donations, legs, etc). » Malheureusement les registres des transcriptions n’ont pas encore été numérisés : je n’en sais pas plus. Je ne me suis pas vraiment penchée sur les informations hypothécaires de mes ancêtres ; je ne sais pas trop comment les utiliser en généalogie…

Son mari apparaît sur les matrices des propriétés bâties et non bâties du cadastre napoléonien du Poizat (dressé entre 1812 et 1827) : on y suit ses propriétés entrant en sa possession, terres héritées de son père en 1876 (terres, prés, pas de maison) et sortant en 1910. Certaines terres sont reprises par François MAIRE, d'autres par son fils Emilien. Il ne possédait pas de maison : il n’était pas propriétaire du moulin où il vivait/travaillait : celui-ci appartenait au mari de Jeanne BEROUD, la tante de Zélia. C’est peut-être par ces liens familiaux que ce fils de cultivateur a changé de métier et s’est installé comme meunier.

Il apparaît sur les matrices des propriétés bâties du cadastre napoléonien du Poizat (1827/1923) : il achète à Claude Antoine PERNOD le Moulin Menant en 1886. Est-ce que cela correspond à l'une des transactions portées sur le registre des hypothèques pour 1060 fcs ? C'est Emilien qui hérite du moulin, transformé en scierie semble-t-il.

Zélia apparaît dans les tables de succession de Nantua comme héritière de son défunt mari (avec ses enfants). Il n'y a pas de détail sur la succession (registres correspondant pas numérisés). Elle y apparaît une seconde fois pour son propre décès, sans aucun détail (ni héritier ni succession).

La cousine de mon père m’a transmis la photo de sa tombe : elle est ornée d’une plaque émaillée où figure le nom Zélia BERROD. Finalement je n’ai pas triché aujourd’hui : Marie Antoinette Zélia devait bien se faire appeler Zélia tout court !

Zélia ou Zélie : prénom abrégé de l'ancienne forme du prénom Solène, qui s'écrivait Zéline. Du latin « solemnis », signifiant « solennel ». Sainte Solène était une chrétienne d’Aquitaine au IIIe siècle. Lors de l’invasion des troupes de l’empereur Dèce, elle fut emprisonnée après son refus de renier sa foi. Elle fut ensuite martyrisée à Chartres.

Née sous la Monarchie de Juillet, Zélia a connu le Second Empire, la IIème et IIIème République et pas moins de 16 dirigeants (rois, empereur, présidents).

 

  • A chercher

Exploiter les données hypothécaires.

 

 

 

* Il s’agit de Jules Joseph Eugène ASSUMEL LURDIN, déjà souvent mentionné sur ce blog, notamment au travers du ChallengeAZ 2015 dont il fut le héros.

 

 

mardi 29 novembre 2022

Y comme YOLANTE

       - Laissons faire le hasard -

 

  • Nom/sosa/génération

Je ne compte aucun patronyme commençant par Y, je me suis donc rabattue sur les prénoms. Donc, aujourd’hui sur les 8 prénoms de ma généalogie commençant par Y, le hasard a désigné Yolante GOUBARD, sosa n°2315, XIIème génération.


  • Etat civil

Elle est née vers 1593. A une date inconnue elle épouse Michel FRONTAULT. Je ne leur connais que deux filles, mon ancêtre Guillaumine et sa sœur. Un frère est signalé par les généanautes mais je n’ai pas trouvé la preuve des liens qui les unissent. Elle meurt à Thorée les Pins (Sarthe) en 1653.

 

  • Environnement familial

Forcément, dans ces conditions, l’environnement familial est réduit. Guillaumine a émigré en se mariant, à une vingtaine de kilomètres au sud ouest de sa paroisse d'origine (et aujourd’hui dans un autre département, le Maine et Loire). Le père se déplace pour assister (et autoriser) à la noce ; Yolante est déjà décédée à cette date (1655). Sa sœur est restée à Thorée. L’éventuel frère s’est installé dans une paroisse voisine.

Yolante a probablement connu au moins un de ses petits-enfants, né vers 1650. Je n’en connais pas assez sur le reste de la famille pour en dire plus.

 

  • Sources généalogiques complémentaires

Yolante : variante de Yolande. Il pourrait provenir du grec ancien ion, « violet», et anthos, « fleur », ou bien du latin violanta, dérivé de viola qui a donné en français « violette »

Elle a vécu sous les règnes d’Henri IV, Louis XIII puis Louis XIV.

Elle est née trop tôt pour apparaître dans les recensements, les cadastres, les tables d’enregistrement et absence.

 

  • A chercher

Une éventuelle trace dans les archives notariales.

 

 

lundi 28 novembre 2022

X comme XXX

      - Laissons faire le hasard -

 

  • Nom/sosa/génération
Je n’ai aucun nom ni prénom commençant par X dans ma généalogie. Mais lorsqu’une personne est inconnue ou que je ne parviens pas à déchiffrer un nom, je la nomme XXX. Aujourd’hui sur les 35 XXX de mon arbre, le hasard a désigné Michelle XXX, sosa n°12865, XXIème génération.


  • Etat civil

Michelle est née sans doute à la fin du XVIème siècle en (Haute-)Savoie. Elle est mariée à Gaspard MOCCAND dont elle a 4 enfants nés entre 1604 et 1616. Elle meurt en 1643 dans la paroisse de Sixt Fer à Cheval.

Tous les actes de naissance de ses enfants sont en latin : elle y est prénommée « Michaela ». Son nom n’est jamais mentionné. Dans son acte de décès, elle est dite « veuve de Gaspard MOCCAND ».

 

  • Environnement familial

Je ne connais pas sa famille. Je n’ai pas trouvé son acte de mariage (il n’y a pas de registre de mariage antérieur à 1605 à Sixt). Je ne connais pas non plus les parents de Gaspard. Selon les actes il est nommé Moccand Bollia ou Moccand alias Bolliat.

Elle a marié au moins deux de ses enfants et connu ses premiers petits-enfants.

 

  • Sources généalogiques complémentaires

Sixt est en situation de cul-de-sac au fond de la vallée du Giffre. C’est ce qui lui vaut son surnom de « Fer à Cheval ». Derrière, c’est la Suisse. On pénètre dans la vallée de Sixt par le défilé des Tines, ainsi nommé parce que le Giffre resserré entre deux montagnes s'y est creusé dans les rochers un lit très profond, évasé ça et là en larges tines (= marmites). Au sortir du défilé, l'horizon s'élargit : on se trouve alors dans le cirque.

La vallée dépendait de l’abbaye d’Abondance. En 1603, lors de sa visite, Saint François DE SALES (notre lointain cousin) y trouve une ambiance bien peu austère ; il fallut plus de quinze ans pour restaurer une vie relativement monastique. Le couple MOCCAND a sans doute dû assister à la sainte visite !

Michelle a vécu sous les règnes Charles Emmanuel Ier duc de Savoie, Henri IV roi de France et de Navarre, à nouveau Charles Emmanuel Ier (la Savoie fait des allers et retour entre royaume de France et Savoie indépendante), Louis XIII et Charles Emmanuel II.

Je n’ai pas trouvé trace de Michelle dans les archives notariales

Elle est née trop tôt pour apparaître dans les recensements, les cadastres, les tables d’enregistrement et absence.

 

  • A chercher

Des informations sur Michelle !

 

 

 

samedi 26 novembre 2022

W comme deux VALETTE

     - Laissons faire le hasard -

 

  • Nom/sosa/génération

Aujourd’hui je n’ai aucun nom ni prénom dans ma généalogie commençant par W. Alors je prends deux V, soit Jean VALETTE et Jean VALETTE (deux V > W : vous l’avez ?*), sosas n°1054 et 2108, XI et XIIème générations.


  • Etat civil

Jean VALETTE père est originaire de Rieufort de Randon, en Lozère. Son fils, aussi prénommé Jean, est venu s’installer à Conques, en Rouergue, où il se marie en 1680 avec Paule RAOULS. Ils auront 5 enfants.

Je n’ai pas beaucoup plus d’informations sur le père (il n’y a pas de registre antérieur à 1727 à Rieutord), sinon que son épouse se nomme Jeanne VTRIOLLES. Il est dit décédé en 1680 lors du mariage de son fils.

Jean, le fils, perd sa première épouse en 1694. Deux ans plus tard il se remarie avec Marie BURGUIERE, dont il aura une fille. Il décède en 1707.

 

  • Environnement familial

Jean VALETTE a un autre fils, prénommé Etienne, lui aussi émigré à Conques comme son frère Jean. Il s’y marie en 1681 avec Marie CHIRAC. Attention nœud généalogique en perspective : ladite Marie est la nièce par alliance de son frère Jean, fille de Marie RAOULS (sœur de Paule RAOULS, la première épouse de Jean VALETTE) et Guillaume CHIRAC. Vous avez suivi ? Alors bravo !

Si les deux frères VALETTE, ne semblent plus avoir de contact avec Rieutord et leurs parents, ils sont très liés entre eux et avec les familles de leurs épouses respectives : les uns les autres sont parrains, marraines, témoins des actes des membres de la famille.

En outre, les deux frères sont menuisiers. Travaillaient-ils dans le même atelier ? Je l’ignore. Conques n’est pas si grand : 800 habitants en 1792 (selon le plus ancien recensement publié sur Wikipedia ; cela donne une vague idée de la taille de la paroisse à l’époque de Jean et Etienne). C’est donc probable : deux frères émigrés exerçant le même métier…

Pour l’anecdote, Geraud RAOULS, neveu de Paule RAOULS, épouse Marie ISSANJOU, fille d’Amans, désigné par le hasard à la lettre I de ce #ChallengeAZ 2022 (voir ici).

 

  • Sources généalogiques complémentaires

Les deux actes de mariage des frère VALETTE ont, bien sûr, fait l’objet d’annonces pendant trois dimanches consécutifs dans les deux paroisses de Conques et Rieutord Le curé de cette dernière paroisse a signé et envoyé un certificat précisant qu’il n’y a aucune opposition à ces mariages Or ce curé se nomme RAOLS (comme Paule RAOULS parfois nommée RAOLS). Y a-t-il un lien entre ces deux familles ? Est-ce cela qui explique que les frères aient déménagés à près de 150 km de leur paroisse d’origine ?

Par ailleurs, le recteur de la paroisse de Saint-Marcel de Conques (voisine de Conques village) s’appelle… Jean VALETTE. Mais j’ignore s’il appartient à la même famille que « mes » VALETTE. Les frères ne font pas partie des témoins : se sont deux prêtres qui remplissent cet office.

Jean VALETTE était lettré, ou tout du moins savait signer. 

Il semble bien intégré dans sa nouvelle paroisse : outres les liens étroits avec la famille de sa première épouse comme mentionné plus haut, on le voit aussi apparaître de nombreuses fois comme témoin dans des actes notariés passés à Conques (on reconnaît sa signature au bas des documents). On notera que certains de ces actes concernent nos ancêtres, comme Etienne REGOURD, apothicaire, ou Pierre AVALON, marchand.

Lui-même est passé plusieurs fois devant le notaire : quittance, relaxation, contrats de mariage…

VALETTE : L'un des nombreux noms formés à partir du latin vallis (= la vallée). Ici, le diminutif -ette indique qu'il s'agit d'une petite vallée.

Les deux Valette ont vécu sous le règne de Louis XIV.

Ils sont nés trop tôt pour apparaître dans les recensements, les cadastres, les tables d’enregistrement et absence.

 

  • A chercher

Eventuel testament de Jean fils.

Documents autres que les actes paroissiaux manquants pour Jean père et son épouse.

 

 

*Désolée, on fait ce qu’on peut…

 

 

 

vendredi 25 novembre 2022

#52Ancestors - 47 - Garin François Vulliez

  - Challenge #52Ancestors : un article par semaine et par ancêtre -

Semaine 47 : Vos ancêtres et la justice

 

Malgré toute la rigueur que l’on peut avoir, des fois, on se fait des films ! Ainsi, moi, avec Garin François VULLIEZ – ou devrais-je dire Maître Garin François VULLIEZ   je m’étais imaginé un certain nombre de choses.

Il est mon sosa 1612, XIème génération. Il a vécu au Biot (Haute-Savoie) entre 1657 et 1728. Je trouvais son nom suffisamment original (Garin…) mais pas ridicule (bonjour le cousin Ildefonce !). Élégant, quoi. Il était notaire, fils de notaire, père de notaire. Il exerça aussi la charge de procureur d'office c'est-à-dire que c’était un officier nommé par le seigneur, chargé de poursuivre un justiciable devant la cour de justice seigneuriale (l’équivalent du ministère public). Il faisait immanquablement partie des notables de la paroisse. D’ailleurs il était dit « égrège », titre savoyard signifiant « homme d'un grand savoir et d'une grande probité », donné aux notables ruraux ou aux personnes exerçant des professions du droit telles que les notaires; plus ou moins synonymes de sieur ou honorable. Il avait une belle signature. Je m’imaginais, pour aller avec tout ça, un beau costume, de belles manières, une belle prestance. Bref, c’était la classe !

Or, la réalité paraît plus nuancée… Cet article fait suite à celui de la semaine 32. Alex et Sasha ont accepté d’aller aux archives pour moi (je les remercie, d’autant plus que consulter des documents aux archives de Savoie semble bien compliqué…).


En ce mois de mai 1682, Garin François VULLIEZ (prénommé ici seulement Garin pour des questions de commodité) a 25 ans. Il n’est pas encore marié. Mais il occupe déjà la charge de notaire ducal. Il demeure au Biot.

 

Le Biot est une paroisse qui fait la liaison entre la vallée d'Aulps et la vallée d'Abondance, à 800 m d’altitude (1 870 mètres au plus haut), proche du Valais Suisse, à une vingtaine de kilomètres au Sud de Thonon (aujourd’hui Thonon les Bains). Pays rural, d’alpage, d’économie agropastorale, les habitants vivaient de l’élevage, de l’exploitation des forêts, du tannage du cuir. Le Biot organisait foires et marchés qui attiraient la population des deux vallées (la halle est toujours visible aujourd’hui), disposait de ses propres mesures. Il y avait plusieurs notaires (dont mes ancêtres, donc). La paroisse comptait 300 feux en 1605, soit environ 1 500 personnes.
En cette fin de XVIIème, ce territoire appartient au duché de Savoie, dont la capitale est alors à Turin. Il n’est pas encore occupé par la France, comme il le sera entre 1703 et 1713 (ces événements s’inscrivent dans la guerre de succession d’Espagne qui voit ce territoire alternativement indépendant ou sous occupation française).
Le duché de Savoie est émaillé de châtellenies, gérées par des châtelains, aux mains de plusieurs familles nobles de la région et de baillages. Le bailli possède le contrôle direct de la châtellenie où il réside, surveille également les châtelains qui lui sont rattachés. La justice est rendue par un juge, elle a lieu quatre fois par an pour chacune des châtellenies.

 

Hormis les courtes biographies, les événements relatés sont tirés en intégralité de la pièce BO4541 (conservée aux archives départementales de Savoie), procédure d’appel de l’affaire criminelle présentée au Sénat de Savoie [= cour de justice du duché de Savoie] ; ce qui explique le vocabulaire et les tournures de phrases parfois un peu curieuses. En cas de nécessité j’ajouterai une parenthèse en italique pour expliquer un mot ou apporter une précision.

 

A 2 km au Nord du bourg du Biot se situe le hameau de Gys (se prononce « ji »), où se trouve une hostellerie. Celle-ci appartient à Jean Vulliez Cadet. Malgré un patronyme proche, je n’ai pas trouvé de lien entre « mes » Vulliez et les Vulliez Cadet.
Le 24 mai Garin y goûtait avec des proches [dîner précoce ? Il y a du vin à table]. A partir de là, les versions diverges. Les témoins, comme Blaise Plumex (un habitant de Gys d’une quarantaine d’années) ou Jean Gindre (maréchal de Gys âgé d’une trentaine d’années) se sont parfois rétractés, ou des variations de témoignages sont apparues au fil des interrogatoires.
Une altercation a opposé Garin et un personnage nommé Claude Cochenet. Dans les documents en ma possession ce dernier est dit paysan. Selon les généalogies sur internet il serait marchand, mais les lacunes nombreuses de l’état civil du Biot ne me permettent pas de le confirmer, et qualifié d’honorable [= titre que l'on donne à ceux qui n'en ont point d'autres, et qui n'ont ni charge ni seigneurie qui leur donne une distinction particulière, mais qui bénéficient d'une certaine aisance, par exemple les bourgeois, les marchands et les artisans.]. Néanmoins son identité ne fait pas de doute : son père, ses enfants et son domicile y sont attestés. Claude a environ 53 ans. Il a une dizaine d’enfants (dont Claude, Claude François – 22 ans – et Noël que nous reverrons ensuite). Les deux familles se connaissent et entretiennent des liens amicaux : le parrain de Claude François Cochenet est Claude Vulliez, le père de Garin, par exemple.

 

Cinq jours plus tard, le 29 mai, Claude Cochenet porta plainte auprès du greffe du Biot, représenté par André Merlin. Probablement âgé d’une quarantaine d’année, ce greffier est issu d’une famille de notables originaire d’Evian, où il réside.
C’est Me Noel Rolaz, procureur d'office, qui a été chargé des poursuites contre Garin. Il a une quarantaine d’années. Il est aussi notaire.
Garin fit, très rapidement (dès le 3 juin), une tentative de récusation du procureur d'office, Me Noel Rolaz (s’excusant au passage de douter de son intégrité !) ; sans succès. L’un des arguments était que le procureur d'office pouvait être partial à cause des « divers procès avec honorable Claude Vulliez son père ».

[Gloups ! Quoi ? En plus Garin est en (multiple) procès contre son père ! Aïe, aïe, aïe ! L’image idéale se corne encore un peu plus.]

Bon, la récusation n’aboutira pas : Garin est débouté le 6 juin. L’intégrité notoire du procureur ne faisant aucun doute, nul ne pouvait l’accuser d’aucune malversation dans la fonction de sa charge de procureur d’office ni autrement. De plus les procès qu’il a contre son père étant purement civils, ils ne regardaient aucunement les intérêts dudit Garin en sa cause criminelle.
L’affaire est traitée en première instance au banc du droit de la cour de châtellenie du Biot par devant
Guillaume Mudry, le châtelain d’Aux [ancienne forme de (Saint Jean) d’Aulps]. Celui-ci est aussi notaire ducal. Il a une quarantaine d’années. Son père était également le (précédent) châtelain d’Aulps.

 

Pour certains, c’est mon ancêtre qui a exercé une tyrannie sur Claude, tandis que celui-ci aurait fait preuve d’une grande modération.

Mais que s’est-il passé ? La scène se passe donc dans l’hostellerie de Gys, le 24 mai 1682. Il est seize heures environ. Garin mange avec des amis : Jacques Muffat [non identifié], son beau frère nommé… Jean Jacques Cochenet [j’ignore néanmoins quels liens unissent Claude et Jean Jacques Cochenet] et Jean Gindre qui payait du vin pour eux. Claude Cochenet, le plaignant, les avait rejoints à la même table.

 

Comme il fut levé pour se retirer, Garin demanda à voir Claude dans une chambre particulière dudit logis où il n’y avait personne. Après trois demandes successives, croyant que Garin avait quelques affaires à lui proposer, il le suivit. Garin lui demanda s’il ne voulait pas l’accompagner dans l’exaction des censes [= perception des impôts] pour Monseigneur Dom Anthoine de Savoie abbé d’Aux.
Celui-ci était l’un des fils naturel du duc Charles-Emmanuel Ier de Savoie, né vers 1626. Abbé de Saint-Michel-de-la-Cluse, puis de Saint Jean d'Aulps, et enfin d'Hautecombe où il est enterré. Dès ses seize ans, et par faveur spéciale due probablement à son origine nobiliaire, il fut nommé abbé commendataire [abbé qui a le titre – et perçoit les revenus – mais n’est pas forcément religieux et n’est pas tenu de demeurer sur place]. Il est nommé à Aulps en 1646. Il fut un des rares abbés comandataires à s’intéresser réellement à l’abbaye : il commença notamment les travaux de la construction de la première aile d'un nouveau cloître afin de recloîtrer les religieux qui vivaient dans des maisons individuelles disséminées sur le domaine et travailla à un retour à une réelle observation de la Règle qui avait tendance à se relâcher.

 

Mais revenons à notre histoire. Claude refusa de traiter l’affaire avec Garin, alors que selon celui-ci c’était une promesse que Claude lui avait faite les jours précédents.
Selon Claude, Garin, à cet instant, lui aurait sauté dessus le tenant d’une main par les cheveux et de l’autre lui mettant la paume au col à dessein de l’étrangler. Il l’aurait renversé contre une table puis fait tomber à terre en le maltraitant à coups de pied et le traitant de fripon et pendard. Claude cria miséricorde. A sa voix Jacques Muffat, Jean Vulliez, Claude et Claude François Cochenet (les fils de Claude) accoururent et les séparèrent.
Selon Garin au contraire c’est ledit Claude, voyant qu’il se retirait avec Jean Gindre, qui lui sauta à grands coups dessus et s’attacha avec violence à ses cheveux alors qu’il ne lui avait fait aucune offense. Et c’est encore Claude qui, avec Claude et Claude François Cochenet ses enfants, maltraitèrent beaucoup le notaire, le trainant par les cheveux dans la chambre en l’appelant bougre. S’il n’avait été enlevé de leurs mains par les assistants ils l’auraient beaucoup maltraité davantage. Non content de cela, comme Garin rentrait quelques temps plus tard dans la maison de son père à la Moille, il fut attendu sur le chemin au lieu de Richebourg devant la maison desdits Cochenet (qui est joignante au grand chemin) par les trois hommes.
Lesquels sans mot dire, lui sautèrent dessus à grands coups de pied et de bâton, s’attachant à ses cheveux en sorte qu’ils le jetèrent par terre où ils le trainèrent longtemps dans un bourbier avec grande effusion de sang tant par la bouche que sur les mains où ils lui firent beaucoup de plaies. Sans l’assistance de Jean Gindre et d’autres qui y accoururent lesdits Cochenet auraient peut-être laissé Garin [mort] sur place, le père sollicitant toujours de plus en plus fort sesdits enfants de le maltraiter en l’appelant bougre, larron, fils de larron et beaucoup d’autres injures, comme ils avaient déjà fait auparavant à l’auberge ; lui ayant même fait perdre son chapeau [ !]. La préméditation est soutenue par Garin qui souligne que Claude et ses fils, ayant bu dans une chambre proche de celle où était le notaire, et après avoir fait leurs comptes, ils sortirent de ladite chambre et vinrent se mettre à la table Garin. Le père lui aurait beaucoup cherché querelles et lui fit quantité d’injures. Il l’avait même voulu faire boire malgré lui, par force.

 

Dans la version de Claude, lui et ses fils s’en revinrent chez eux à Richebourg à une vingtaine de minutes de l’auberge. Garin, ne s’étant pas contenté de sa première saillie, et n’ayant pu alors exécuter son mauvais dessein, serait revenu à la charge : il serait allé chercher, avec ledit Gindre, chacun un gros bâton et seraient revenus à l’hostellerie. L’hôtelier, croyant que Claude Cochenet s’y trouvait encore, ils le cherchèrent dans toutes les chambres. Voyant qu’il n’y avait plus personne, ils rentrèrent chez eux. Mais sur le chemin ils passèrent à Richebourg où ils aperçurent Claude Cochenet, endormi sur les degrés [= marches] de sa maison.  Ils l’assaillir alors : Garin le frappa à la tête du gros bâton qu’il portait. Il voulait redoubler encore un coup mais il en fut empêché par un des fils de Claude, lequel voyant le mauvais dessein du notaire, lui sauta dessus et lui enleva son bâton, à Garin et audit Gindre, après beaucoup de résistance. Claude fut délaissé tout étourdi du premier coup qu’on lui bailla à la tête, ne sachant plus ce qu’il avait subi.
A raison de quoi Claude aurait été contraint d’en porter plainte à la justice du seigneur abbé d’Aux contre ledit Me Vulliez lequel (sans prétendre de la qualité de notaire) est coutumier de commettre divers mauvaises actions et dont il aurait été ci devant fait prisonnier par autorité du Sénat.

 

Témoignent pour Garin : Jean Gindre, son beau frère et son frère (prénommé Garin).
Le premier juge est Me François DUFRESNE docteur es droit, avocat au sénat de Savoie, en cette partie député en l’absence du sieur juge d’Aux. Il s’est exprès transporté, sur la demande de Garin, depuis la ville de Thonon (lieu de son domicile) jusqu’audit lieu du Biot, le 2 juin, accompagné de M. André Merlin greffier d’Evian. Neufs jours sont nécessaires pour auditionner les témoins, entendre la requête de récusation de Me Rolaz, finalement non aboutie. Neufs jours pendant lesquels Me Dufresne et Merlin font les allers-retours à cheval ; parfois pour rien, Garin ayant, par exemple, le 2 juin prétendu présenter des témoins qu’il n’a jamais produits ou le 9 juin où il ne s’est carrément pas présenté.
Le 12 juin une nouvelle requête est déposée au Sénat par Garin pour dessaisir le juge, croyant par ce moyen que l’affaire demeurerait au croc et que le crime dont il est accusé resterait temporisé [= retardé].
Pourtant Garin est condamné une première fois.

 

Il fait appel. C’est alors le Président au Sénat de Savoie*, noble et spectable [= titre donné notamment aux docteurs en droit] Philippe Bally, qui juge une nouvelle fois l’affaire. Il considéra (encore) que Garin n’avait exposé la vérité du fait et fut convaincu d’avoir porté les insultes et, dans le logis de Jean Vulliez hôte [= hôtelier], saisi ledit Cochenet par les cheveux ; et quelques temps après l’avoir battu de divers coups de bâton pendant que ledit Cochenet dormait sur les degrés. Pour réparation de quoi il fut condamné à une amende de cent livres de dommages et intérêts pour Claude, cinquante livres envers le seigneur abbé d’Aux et mille livres de frais de justice pour avoir commis semblable excès.

 

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Malgré ces activités judiciaires quelques peu houleuses, la bonne entente entre les deux familles ne sera pas rompue : Claude Cochenet passera par Garin pour rédiger le contrat de mariage de sa fille Charlotte en 1691 et, de son côté, Garin accepta de donner son fils Pierre François en mariage à Françoise Cochenet, fille de Noël et petite-fille de Claude…

 

Quant à moi, suis-je déçue par mon ancêtre ? Je crois que non. La belle image que je m’étais construite autour de lui a, semble-t-il, résisté à ses malversations. De toute façon, il ne m’appartient pas de juger des faits et des personnes qui ont vécu 300 ans avant moi. J’ai encore un autre procès à transcrire, cette fois par les syndics et communiers (= habitants) du Biot contre Garin. Et il faut que cherche les procédures civiles qui l’opposent à son père. Et que je transcrive la procédure qui oppose son fils aux sieurs Vignet. Et il existe aussi une procédure contre Françoise, l’épouse de Garin, pour voie de faits dans l’église ! Ma parole c’étaient tous les voyous ces beaux notaires du Biot !

 

* Je ne suis pas sûre du rôle exact qu'ont joué tous ces avocats, procureurs et juges (les documents étant un peu flous en la matière), mais cela ne change rien à l'histoire...



V comme VAYSSE

    - Laissons faire le hasard -

 

  • Nom/sosa/génération

Aujourd’hui sur les 55 patronymes de ma généalogie commençant par V, le hasard a désigné les VAYSSE, et parmi eux Catherine VAYSSE, sosa n°1101, XIème génération.


  • Etat civil

Je ne sais pas où et quand est née Catherine VAYSSE, peut-être à Conques mais sans certitude (registres partiellement lacunaires). J’ignore aussi quand exactement elle a épousé Pierre ALARY, vigneron ; probablement au début de la décennie 1660. Ils ont eu au moins trois enfants (dont deux nés à Conques). Elle décède à Conques en 1702 ; son mari en 1705.

 

  • Environnement familial

Les membres de sa famille sont tantôt nommés BAYSSE tantôt VAYSSE. Son père, Pierre était tailleur à Conques. Il est décédé en 1672. Sa mère, Anne CLAUSELLES, est décédée en 1668.

Les grands-parents de Catherine ne sont pas connus.

Elle a marié sa première fille, aussi prénommée Catherine, et a connu ses premiers petits-enfants.

 

  • Sources généalogiques complémentaires

VAYSSE : Le nom désigne en occitan ("vaissa") le noisetier. C'est donc un toponyme devenu nom de famille. Il est surtout porté dans le Rouergue (12, 81).

Plusieurs actes notariés concernent ses enfants :

- Dans son contrat de mariage, sa première fille est dite « honneste ». Les parents lui donnent 50 livres (30 du chef de son père et 20 de la part de sa mère), du linge de maison, de la vaisselle. 50 autres livres seront à demander à Raymond et Jean VAYSSE, frère et neveu de Catherine (contrat reçu par Me Fualdes). Ces derniers ont fait rédiger une quittance de la somme versée le mois suivant.
- Mon ancêtre direct, Geraud, s’est marié en 1711 : dans son contrat de mariage, ses deux parents étant décédés, 100 livres sont promis pour supporter les charges du futur mariage; il n'est pas dit d'où ils proviennent : legs parentaux ? (je n’ai pas trouvé de testament aux parents) Ils devront être employé à l'entretien de la demeure commune et "qua defaut denfant ou de disposition valables les biens [iront] au profit du survivant et luy demeureront acquis".
Pour l’anecdote, ce Géraud ALARY a acheté à mon ancêtre Jean ASTIÉ « un tronçon de jardin » en 1712.

Catherine vit sous le règne de Louis XV.

Elle est née trop tôt pour apparaître dans les recensements, les cadastres, les tables d’enregistrement et absence.

 

  • A chercher

La trace de la dernière fille, Marie, dont je ne connais que l’acte de naissance.

D’éventuels testaments de Catherine et son époux.

 

 

 

jeudi 24 novembre 2022

U comme UZUREAU

       - Laissons faire le hasard -

 

  • Nom/sosa/génération

Aujourd’hui sur les 3 patronymes de ma généalogie commençant par U, le hasard a désigné les UZUREAU, et parmi eux Perrine UZUREAU, sosa n°2445, XIIème génération.



  • Etat civil

Perrine serait née vers 1623 (d’après son acte de décès). Elle s’est mariée en 1646 avec Nicolas MIETTE à Sarrigné (Maine et Loire). Ensemble ils auront au moins 6 enfants ; mais j’ai un trou de 8 ans entre deux naissances (et un déménagement) et un autre de 7 ans : d’autres enfants se cachent peut-être là. Elle décède en 1680 à l’âge annoncé de 57 ans.

On notera que son patronyme est fort malmené dans les actes de naissance de ses enfants : elle peut être nommée Besnard (du nom de sa mère), Lasavelle ? ou un patronyme carrément illisible ; mais elle a toujours le prénom de Perrine et le père des enfants ne fait pas de doute.

 

  • Environnement familial

Perrine serait originaire de Sarrigné (si on sa fie à la paroisse du mariage), mais sans certitude. Son père n’est pas prénommé dans son acte de mariage. Le décès de sa mère n’a pas été trouvé.

Ses grands-parents ne sont pas identifiés.

Perrine a enterré au moins un enfant, son fils Etienne âgé de 27 ans. Elle n’a pu marier qu’un fils, mon ancêtre Nicolas, et n’a connu que ses deux premiers petits-enfants avant de mourir.

 

  • Sources généalogiques complémentaires

UZUREAU : nom relativement courant dans le Maine-et-Loire (variante : Usureau). On peut penser à un dérivé de l'ancien français "usaire" (ou "usuaire") = droit d'usage, terre ou bois soumis à ce droit, ou encore usufruitier. Le dictionnaire de M.-T. Morlet propose pour sa part un diminutif du mot "usurier"."

Elle vit sous les règnes de Louis XIII puis Louis XIV.

Il n’y a pas d’archives notariales en ligne en Maine et Loire.

Perrine est née trop tôt pour apparaître dans les recensements, les cadastres, les tables d’enregistrement et absence.

 

  • A chercher

Décès de ses parents.

D’éventuels frères et sœurs.

 

 

 

mercredi 23 novembre 2022

T comme TABRELET

      - Laissons faire le hasard -

 

  • Nom/sosa/génération

Aujourd’hui sur les 63 patronymes de ma généalogie commençant par T, le hasard a désigné les TABRELET, et parmi eux Pierre TABRELET, sosa n°814, Xème génération.


  • Etat civil

Pierre TABRELET serait en 1661 (si l’on se fie à son acte de décès : des lacunes des registres ne nous permettent pas de le vérifier) à Morzine (Haute-Savoie). En 1693 il épouse Marie BAUD, la fille d’un notaire de Morzine. Elle lui donne 9 enfants. Il meurt à l’âge (probable) de 75 ans.

 

  • Environnement familial

Ses parents ont eu 5 enfants. En raison des lacunes des registres, j’ignore son rang dans la fratrie. Sa mère est décédée en 1692 et son père sans doute une dizaine d’années plus tôt, alors que Pierre devait avoir une vingtaine d’années.

Un seul de ses grands-parents est identifié, le père de sa mère (dit décédé avant 1684) mais j’ignore tout de lui.

Quatre de ses enfants s’installent en Alsace (l’un d’eux est dit marchand). Selon les Chroniques de Morzine "À cette époque de troubles et de disette, l'indigence obligea un grand nombre de particuliers à se rendre à l'étranger, surtout en Alsace, pour s'y livrer au commerce et y trouver de quoi nourrir la famille qu'on rejoignait pendant la mauvaise saison. Cette émigration [est] temporaire pour les uns, définitive pour les autres. [...]  Vers 1660, un quart de la population de Morzine partit définitivement en Alsace, profitant de mesures fiscales offertes par Louis XIV." L'émigration des enfants Tabrelet appartient sans doute à ce mouvement, inscrit dans la durée.

 

  • Sources généalogiques complémentaires

Pierre apparaît dans la consigne des mâles de Morzine pour l’année 1713. La consigne des mâles est un recensement des individus masculins en vue d’une conscription militaire. C'est la cas pour celle du Faucigny ordonnée par sa Victor-Amédée II de Savoie en 1713. N’y figurent bien sûr que les hommes, mais leur parenté, âge, situation familiale, lieu d’habitation et/ou profession peuvent y être précisés. Dans ce document Jacques est dit marié, avec trois fils. Les âges de chacun sont précisés, ainsi que leurs situations maritales.

Pierre apparaît dans plusieurs actes notariés :

- Association avec son beau-frère (du côté de sa femme) en 1701 pour l’usage de leur four.
- Accord avec sa sœur suite au procès les opposant concernant l’héritage de leurs parents, en 1715.
- J’ai aussi trouvé 4 testaments et 1 codicille : le
premier rédigé en février 1693 (soit deux mois avant son mariage) ; « considérant l'infirmité de son corps et la maladie dont il est détenu de laquelle il se craint et doute de mourir » il fait une donation
(des terres) en faveur du vicariat de Morzine « à condition cependant que le Révérend […] sera obligé […] de célébrer annuellement et à perpétuité pour le repos de l'âme dudit donateur et de ses prédécesseurs défunts deux grandes messes ». Ce premier testament est intéressant car il nous apprend que Pierre était mourant à 32 ans, juste avant son mariage. Cela soulève beaucoup de questions : le couple se fréquentait-il longtemps avant la noce ? Qu’en était-il de l’état d’esprit de Marie devant la maladie de Pierre ? Pierre est-il resté longtemps malade ? Et accessoirement est-ce que les messes ont été dites ? 
Dans les testaments des années 1729/1733 apparaissent les legs à ses enfants.
En 1733 ils les remercie pour l’assistance qu’ils ont apporté à « Marie Baud leurdite mere dans la longue maladie dont elle fut detenue avant son deces » - ce qui m’indique que l’épouse de Pierre est décédée avant 1733 car je n’ai pas trouvé son décès dans les registres paroissiaux (lacunes de registres de décès 1711/1731), et peut-être même avant 1729 car elle ne reçoit pas de legs dans le testament de cette année-là. En 1733 il nomme ses héritiers "Amed, Jeanne et lesdites Claudine, Jeanne Marie [mon ancêtre directe] et Josephte ses biens aymés enfans qui l'ont toujours servis et assistés de tout leur pouvoir a l'exclusion des auttres sus nommés [Jean François, Joseph, Jeanne Marguerite, Marie] qui ne luy ont jamais fait aucune assistance n'y rien fourny", temoignant de "son contentement des soins de ceux de ses enfants qui l'assistent sur ses vieux jours pendant que les autres travaillent pour eux et font leurs profits particulliers dans les paÿs estrangers". Les enfants exclus de l’héritage sont ceux qui sont dits installés en Alsace en 1764. Ambiance...
Le codicille apporte quelques précisions quant au cheptel mais ne révolutionne pas ses précédents testaments.
Cependant il est curieusement date du lendemain de son décès ! 

Pierre  apparaît sur les mappes sardes (plan parcellaire réalisés de 1728 à 1738 dans le duché de Savoie en vue de collecter l’impôt) : il possède 41 parcelles, dont 3 maisons, granges, terres, broussaille, et marais (Total : 53 223 m²).

Il ne sait pas signer.

Il est né sous le règne Charles Emmanuel II duc de Savoie et prince de Piémont. La Savoie fait des allers et retour entre royaume de France, sous le règne de Louis XIV (1690/1696, 1703/1713), et la Savoie indépendante (1696/1703, 1713/1730).

 

  • A chercher

Il existe un homonymes : les deux sont nommés Pierre TABERLET, les deux sont fils de François, l’un est surnommé des Nants (il habite la maison des Nants, c’est notre ancêtre), l’autre est dit TABERLET MASSON. Vérifier que les documents trouvés concernent bien notre ancêtre.

 

 

 

mardi 22 novembre 2022

S comme SOULARD

     - Laissons faire le hasard -

 

  • Nom/sosa/génération

Aujourd’hui sur les 48 patronymes de ma généalogie commençant par S, le hasard a désigné les SOULARD, et parmi eux Jeanne SOULARD, sosa n°503, IXème génération.


  • Etat civil

Jeanne est née en 1757 aux Epesses (Vendée). A 16 ans elle épouse Louis RAMPILLON, 29 ans. Ensemble ils auront 7 enfants. Ils s’installent à Saint Amand sue Sèvre (Deux-Sèvres) où ils sont cultivateurs. En 1812 elle enterre son mari. Elle lui survit 12 ans. Elle meurt à 67 ans dans la ferme familiale.

 

  • Environnement familial

Jeanne est l’aînée d’une fratrie de 6 enfants. Je descends d’elle mais aussi de sa sœur Marie Anne née 6 ans après elle. Son père était cultivateur. Il meurt peu après sa mère, respectivement en 1802 et 1801.

Elle a connu 3 de ses grands-parents, mais deux d’entre eux sont décédés lorsqu’elle était petite. Seule sa grand-mère paternelle a vécu un peu plus longtemps (elle est décédée lorsque Jeanne avait 17 ans). Elle était d’une famille aisée, dite « Dame » lors de son mariage.

Elle a marié plusieurs de ses enfants et connu nombre de ses petits-enfants. Elle n'a enterré aucun de ses 7 enfants, tous morts après son propre décès (ce qui fait plaisir à savoir au généalogiste trop souvent confrontée à la mort en bas âge de ses collatéraux).

 

  • Sources généalogiques complémentaires

SOULARD : Au Moyen Age le mot n'a pas encore le sens d’ivrogne. Il désigne cependant une personne ayant très bien mangé (et sans doute aussi bien bu !). Vient du latin satullus (= rassasié).

Elle est née sous le règne de Louis XV, a vécu les troubles de la Révolution et des guerres de Vendée, s’est éteinte sous la Restauration.

Pas trouvée sur les listes de recensement de St Amand (pas de table antérieure à 1836).

Pas trouvée dans les registres d'ordre des comptes hypothécaires de Fontenay le Comte.

Pas trouvée sur les tables de décès de Châtillon (lacunes 1816/1894).

Elle est désignée héritière de son mari en 1812, qui lui laisse un héritage évalué à 600 francs.

Elle apparaît sur les tables de successions de Châtillon et registres des mutations : elle lègue ses effets à son fils évalués à 387 francs.

Il n’y a pas d’archives notariales en ligne dans les Deux Sèvres.

Jeanne est née trop tôt pour apparaître dans les cadastres.

 

  • A chercher

Pas de trace de Mathurin Soulard, frère de Jeanne : chercher s’il a participé aux combats en Vendée.

 

 

 

lundi 21 novembre 2022

R comme ROBIN

    - Laissons faire le hasard -

 

  • Nom/sosa/génération

Aujourd’hui sur les 105 patronymes commençant par R, le hasard a désigné les ROBIN, et parmi eux Jeanne ROBIN, sosa n°247, VIIIème génération.


  • Etat civil

Jeanne ROBIN est née aux Epesses (Vendée) en 1780. A 23 ans elle épouse François COUTAND, qui est alors métayers à St Michel Mont Mercure. Ensemble ils auront 7 enfants, dont un mort en bas âge. Ils déménagent au grès des baux de fermes : Saint Amand s/Sèvre (Deux-Sèvres), Pouzauges, La Pommeraie. Jeanne y meure à l’âge de 60 ans en 1840.

 

  • Environnement familial

Jeanne est la 6ème d’une fratrie de 8. 2 de ses sœurs sont mortes en bas âges. Son père a exercé plusieurs professions : tisserand, laboureur, bordier, marchand. Il meurt alors que Jeanne n’avait que 9 ans. Il était lettré et avait une belle signature. Il avait hérité de sa mère une ferme située à Mallièvre qu’il met en fermage en 1765. Sa mère avait elle aussi hérité de son père une ferme, située au Petit Bourg des Herbiers, mise en fermage en 1778. Je ne sais pas ce que sont devenues ces fermes par la suite. Lors de son décès en 1822, elle légua à ses enfants plusieurs rentes.

Jeanne n’a pas connu ses grands-parents, tous décédés avant sa naissance.

Elle marie trois de ses enfants et a connu ses trois premiers petits-enfants.

 

  • Sources généalogiques complémentaires

ROBIN : Très fréquent, c'est un diminutif de Robert (nom de personne d'origine germanique, Hrodberht ; de hrod = gloire + berht = brillant) porté dans toute la France, mais surtout en Vendée.

Elle vit sous les règnes de Louis XVI puis connait la Révolution, les troubles de la guerre de Vendée et s’éteint sous la Monarchie de Juillet.

En 1807 est dissoute la communauté fondée avec son mari, leur fille aînée Marie Françoise et le gendre Mathurin TREILLARD, Jeanne et son mari François COUTAND ; chacun des couples y étant pour un tiers.

Elle apparaît dans les listes de recensement de St Michel Mont Mercure en 1820. Elle habite à Laurière avec son époux et 6 de leurs enfants. Je ne trouve plus la famille par la suite, même en 1836 à Pouzauges où, pourtant, sa présence est attestée en 1833 et octobre 1836.

Jeanne apparaît dans les registres de succession de Pouzauges. Ses héritiers sont François et Pierre COUTAND (selon tables), François son époux et Pierre, Etienne, Marie, Marie Anne, Jeanne, tous enfants de ladite Jeanne ROBIN (selon registre de mutation). Il est noté le n°582 du sommier douteux. Sur ce sommier sont consignés l'existence de droits impayés ou fraudés (mais ces registres ne sont pas conservés aux archives). Quand le contrôleur a réuni les preuves de l'exigibilité d'un droit ou lorsque le contrevenant se reconnaissait débiteur de l'impôt, l'article était annulé et reporté sur le "sommier des droits certains". A l'inverse, si la réclamation est non fondée ou s'il n'y avait pas de preuves suffisantes pour engager des poursuites, l'article était annulé.

La valeur du mobilier, argent, rentes et créances déclarée est de 27 francs; pas d'immeuble.
Selon la déclaration faite le 22 mai 1841 par François son époux, la succession est composée du mobilier propre, à savoir :
1) un lit composé de son bois, paillasse, coëte, traversin, matelas, estimé à 20 francs.
2) un coffre estimé à 3 francs.
3) deux draps estimés à 4 francs.
Immeubles : néant.

Sa famille n’a pas été trouvée sur le cadastre de Pouzauges (dressé en 1841). Son mari étant déclaré bordier à son décès en 1843, peut-être n’apparaît-il pas parmi les propriétaires.

 

  • A chercher

Qu’est devenu son fils Etienne, dit domestique à Mortagne en 1840 (je n’en sais pas plus).

 

 

 

samedi 19 novembre 2022

Q comme QUERO

    - Laissons faire le hasard -

 

  • Nom/sosa/génération

Aujourd’hui sur les 3 patronymes de ma généalogie commençant par Q, le hasard a désigné les QUERO, et parmi eux Marie QUERO, sosa n°433, IXème génération.


  • Etat civil

Marie QUERO est née en 1731 à Loudéac (Côtes d’Armor). A 22 ans elle épouse Pierre LE FLOCH et lui donne deux fils. Elle perd le second âgé de 3 semaines. 4 mois plus tard c’est son mari qu’elle enterre. 5 ans plus tard elle convole à nouveau, avec Basile TRESVAUX, un tisserand, veuf d’une paroisse voisine, d’une quinzaine d’années son aîné. Avec lui elle aura 5 enfants (dont une paire de jumeaux), tous morts jeunes sauf la dernière. Elle enterre son second mari en 1774. Elle meurt à son tour en 1782 à 50 ans, de suites de maladie.

 

  • Environnement familial

Elle est décédée alors qu’elle avait encore deux filles au foyer. Marie Françoise est décédée 7 mois après elle : c’est son fils né du premier lit Jacques LE FLOCH qui déclare le décès de la jeune fille âgée de 13 ans. Il est aussi le témoin au mariage de Jeanne TRESVAUX en 1793 (il est dit « mi-frère ») : les deux parents des filles TRESVAUX étant décédés, peut-être a-t-il été nommé leur tuteur ?

En plus de ses deux maris et de 5 de ses enfants, Marie a aussi enterré son père (1746), sa mère (un mois avant son propre décès), 3 de ses 7 frères et sœurs. Elle avait deux frères prénommés Julien (dont son jumeau) : l’un est décédé en 1739 « âgé de 6 ans » : c’est probablement le deuxième (en fait âgé de 5 ans) et non son jumeau (âgé de 8 ans) ; mais je n’ai pas retrouvé ce jumeau par la suite.

Elle n’a pas connu ses 3 grands-parents (la 4ème n’est pas identifiée). 3 de ses oncles et tantes sont décédés jeunes.

Bref, la mort rôde autour de Marie.

 

  • Sources généalogiques complémentaires

QUERO : Sans accent sur le e, c'est un nom espagnol surtout porté dans les provinces du Sud (Malaga, Cordoue, Jaén). Il désigne un rocher ou un lieu rocheux (racine pré-indoeuropéenne *kar, *ker), tout comme le catalan Quer. C'est notamment le nom d'une commune de la province de Tolède. Avec accent, tout comme Quérou, c'est un nom breton dérivé de ker = hameau.

Elle vit sous les règnes de Louis XV puis Louis XVI.

Il n’y a pas d’archives notariales en ligne antérieures au XIXème siècle pour Loudéac.

Marie apparaît dans les tables des successions et absences du bureau de Loudéac. Elle est dite veuve de Basile Tresvaux. Les biens et héritiers ne sont pas renseignés. Je ne l’ai pas trouvée dans les registre jusqu’en 1787.

Elle est née trop tôt pour apparaître dans les recensements, les cadastres.

 

  • A chercher

Une éventuelle succession plus tardive.

Le conseil de famille pour les deux jeunes Tresvaux après le décès de leur mère.

 

 

 

vendredi 18 novembre 2022

#52Ancestors - 46 - Antoine Mas

 - Challenge #52Ancestors : un article par semaine et par ancêtre -

Semaine 46 : Cimetières et tombes

 

A l'occasion de cette quarante sixième semaine du challenge #52Ancestors dont le thème est "cimetière et tombes", je reviens sur les tristes (et nombreux) voyages d’Antoine Mas au cimetière.


On le sait, la période qui précède la Révolution française est une période de calamités agricoles : mauvaises récoltes, faim, froid, disettes… puis Révolution. Bien peu ont échappé à ces fléaux (en général, ils seront bientôt rattrapés et auront des ennuis jusqu’au cou…).

A Conques (12), si je n’ai pas de détails particuliers sur cette période, je vois bien que les registres paroissiaux débordent d’actes de sépultures.

Est-ce que la configuration du village a beaucoup changé par rapport à aujourd’hui ? Je l’ignore. Cependant aujourd’hui le cimetière est coincé entre l’abbaye et… le vide. Conques est en effet un village niché à mi-pente d’une grande colline (petite montagne ?) au cœur d’une vallée encaissée [*]. Il n’est pas très grand. Entouré d’un petit muret ; paisible lieu de repos et d’éternité.

 

Vue aérienne de Conques © B.Rousset via survoldefrance.fr

Lieu que la famille Mas a fréquenté de (trop) nombreuses fois. Antoine Mas (mon sosa n°132) a épousé Françoise Pradel - ou Pradellis/Pradelly - (sosa n°271) en 1775. Il est couvreur (il est même dit « Maître couvreur » en 1789 ; ce qui me fait penser qu’il ne devait pas être le plus pauvre parmi les plus pauvres), demeurant à Conques, rue des Rocs [**]. Ensemble ils ont eu 9 enfants… Et ils en ont enterré 8 ! Presque aussi régulièrement que Françoise mettait des enfants au monde (soit à peu près tous les deux ans), Antoine allait ensuite les enterrer au cimetière !
Le plus jeune a vécu 13 jours, le plus vieux 87 ans (mais il est resté célibataire). Seul mon ancêtre directe, Jean Antoine a survécu à cette hécatombe et a eu une descendance.

Antoine a donc accompagné ses enfants au cimetière en :
  • 1781 : décès de Françoise (âge inconnu)
  • 1783 : décès d’Antoine âgé de 2 semaines
  • 1785 : décès de Catherine âgée de 11 mois
  • 1789 : décès d’Antoine âgé de 13 jours
  • 1792 : décès d’Anne âgée de 13 ans
  • 1794 : décès de Marie âgée de 4 semaines
  • 1818 : décès de Marie Jeanne âgée de 31 ans
  • 1883 : décès d’Antoine âgé de 87 ans

On le voit, deux parviendront tout de même à l’âge adulte (Marie Jeanne et Antoine) mais, restés célibataires, ils ne donneront pas de descendance. A vrai dire, Antoine père ne connaîtra pas le décès de son (troisième) fils Antoine, car il meurt avant lui, avant 1833.

Le paradoxe de l’histoire est que j’ignore quand exactement Antoine père est décédé : je perds sa trace entre le décès de Marie Jeanne en 1818, où il est présent, et celui de son épouse en 1833, où il est dit décédé. Le voir si souvent au cimetière pour les autres et ne pas le trouver lui…

Si autrefois la mortalité infantile était courante, et si aujourd’hui elle est effrayante, comment ces parents ont-ils vécu le décès de la quasi-totalité de leurs enfants ? C’est une chose que nous ne pouvons imaginer à leur place, à leur époque. Mais la tristesse a bien dû habiter dans une maison de la rue des Rocs à Conques…


[*] Ce qui explique l’origine de son nom : la conque.
[**] Du moins je le suppose : l’adresse donnée est en partie sous une tâche d’encre !